4 casques bleus tués à Douentza  : Lourde hypothèque sur  la présidentielle malienne

4 casques bleus tués à Douentza : Lourde hypothèque sur  la présidentielle malienne

Concomitamment aux obsèques des deux soldats de Barkhane tués le 21 février dernier, entre Gao et Ménaka, lesquelles obsèques se sont déroulées le mardi 27 février, 4 casques bleus de la MINUSMA ont perdu la vie dans presque les mêmes conditions que les deux militaires des forces spéciales tricolores.

Enième lourd tribu humain que payent ces soldats de la paix, victimes sans doute de leur mandat qui fait dans la veille, d’aucuns diront la ‘’passivité’’ que dans l’offensive. Toujours est-il qu’outre Barkhane et les FAMAS (Forces maliennes de sécurité), la MINUSMA est le souffre-douleur par excellence des djihadistes qui ont pignon sur sable, et autres lieux dans l’ex-Soudan français. Sans tomber dans une comptabilité macabre à la Prévert, depuis la laboueuse signature de l’Accord d’Alger, en juin 2015 censé pacifier le septentrion malien, les soldats de la MINUSMA comptent beaucoup de morts parmi les 400 tués, tombés sous les balles et les mines assassines des Katibas qui se partagent ce no man’s land : que ce soit à Goundam, Gao, Gossi, Aguelhok, Tessalit, Almousratat, Dounapen, Douentza, Bamako, Mopti… les éléments de la MINUSMA ont versé beaucoup de sang pour la paix au Mali. Et si la polémique enfle sur l’efficacité de leurs actions et pas seulement au Mali, en RDC, par exemple, le gouvernement pointe l’impéritie de la MONUSCO, le pendant congolais qui, depuis 20 ans ahane tel Sisyphe à rasséréner ce pays-continent.

Et à 6 mois de la présidentielle malienne, ces itératives attaques, qui se précisent partout au Mali et pas seul au Nord, constituent une lourde hypothèque sur la tenue de ce scrutin crucial: Acheminement des kits et matériels électoraux, sécurisation des bureaux de vote, des électeurs… sont autant de défis pour le Mali. En tournée la semaine dernière (mi-février) dans le centre de Mali, le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga a bien annoncé que le premier tour de la présidentielle aura bien et bel lieu le 29 juillet 2018. Et le ministre de l’administration territoriale de marteler : «Nos forces de défense et de sécurité seront mobilisées le jour j».

Des FAMAS aidées par les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger, et peut-être la force G5-Sahel et la MINUSMA dont le mandat vise aussi  à assister le processus électoral, tous auront pour responsabilité primordiale de sécuriser les bureaux de vote, de cette pétaudière nordiste, mais surtout au centre, très peuplé et où les djihadistes avec leurs techniques de guérilla ont pris pied. La preuve par cette explosion à Douentza. Or, par le système des regroupements, les djihadistes sous la férule d’Iyad Ag Ghaly via son groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, sont parvenus, à installer des katiba justement au centre. La certitude premier ministérielle pourrait ne pas être contagieuse. Autant dire que même Bamako doit faire gaffe. Ce n’est pas sans raison que pas plus tard que le 19 février dernier, lors d’un séjour à Paris, le président IBK a eu un discret entretien avec Emmanuel Macron, à l’Elysée sur cette présidentielle à haut risque sécuritairement parlant.

Et l’idée de la Force G5-Sahel pour contribuer à rassurer le corps électoral malien a été évoquée. Car pour IBK élu en 2013 réputé à l’époque homme de poigne et qui s’était donné pour objectif de «récupérer le Nord», et qui  n’y est pas parvenu, reporter cette présidentielle pour cause sécuritaire, ou la tenir dans une atmosphère kafkaïenne, équivaudrait pour «l’homme du Tako Kélé» (un coup KO) au plus cuisant Waterloo de son combat politique.

Sam Chris

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