«Vous m’avez nommé, mais je ne vous connais pas», avait semble dire le général Gaïd Salah à Bouteflika, lorsqu’il lui a dit de débarrasser le plancher.
Avant cette exigence, le tout-puissant ministre de la défense avait sommé les manifestants de ne pas franchir «la ligne rouge» que constitue l’armée.
Voilà qu’une semaine après la démission de son ancien maître et au lendemain du choix d’Abdelakader Bensalah comme chef d’Etat intérimaire, le même général Gaïd redonne de la voix pour mettre en garde et les tapeurs de bitume d’Alger, Oran, Constantine et Tizi-Ouzou et les pêcheurs en eau trouble de l’étranger. C’est un chef d’état major de l’armée qui est resté fidèle à sa posture, celle de s’en tenir à l’esprit et à la lettre de l’article 102, à savoir que ce sera Bensalah l’intérimaire à la tête de l’Etat, et qu’il n’est pas question de faire le balayage total tant seriné par les manifestants.
L’armée demeurera, durant ces 90 jours, la caution de cette transition, et nolens volens, foi de général, ce sera, les bonzes du système Bouef qui cornaqueront ce pouvoir de transition à terme. C’est-à-dire jusqu’au 4 juillet, date de la présidentielle ! Autant dire que les 3 B (Bedoui, Belaiz et Bensalah) seront les mousquetaires de cette période de passage.
Ensuite, Gaïd promet aussi d’initier une opération ‘’Mains propres’’ pour nettoyer les écuries de Boutef.
Enfin, il indexe «certains parties étrangères» qui auraient bien voulu placer leurs hommes-liges au sommet de l’Algérie afin de faire capoter cette transition.
Qui le général Gaïd accuse ? Quel pays qui a «un passif avec l’Algérie» veut semer la zizanie? La France ? Gaïd ne le dit pas estimant que les intéressés se reconnaîtront. Avec cette sortie tonitruante, le général tombe bas les masques : il n’a pas fait de pronunciamiento ni de coup d’Etat, mais le voilà maître de l’Algérie. Il prouve si besoin était que le système Boutef repose sur le FLN, mais surtout sur les militaires.
C’est lui Gaïd qui supervisera la transition, fera rendre gorge aux ripoux au col blanc, mais lui-même dont les Algériens exigent le départ reste indéboulonnable.
Que peuvent faire les Algériens ? Comment va exactement procéder le général Gaïd ? Grosses équations auxquelles aucun politologue ne peut trouver les solutions.
La REDACTION
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