Colonel major à la retraite N’Daou Bah, président de la Transition au Mali : Le CNSP propose du Canada Dry à la CEDEAO

Colonel major à la retraite N’Daou Bah, président de la Transition au Mali : Le CNSP propose du Canada Dry à la CEDEAO

Un cadeau d’anniversaire ne pouvait pas mieux tomber à pic. En voilà un président en effet de surcroit intérimaire qui débutera son magistère le jour même des 60 ans de l’indépendance de son pays, le Mali. Aujourd’hui 22 septembre 2020 ce pays  a 60 ans d’autonomie et hier les  protagonistes maliens ont enfin débusqué le colonel à la retraite N’Daou Bah comme président de la Transition qui prêtera serment le 25 septembre prochain sous réserve de la position de la CEDEAO.

Après moult consultations dans divers sérails tant militaire que civil, aussi bien  au  Mali qu’à l’extérieur du pays, c’est finalement un colonel à la retraite qui a été désigné par «le collège électoral» fort de 19 membres, mis en place par le CNSP, pour régenter la Transition. 

Le président civil tant réclamé par la  CEDEAO n’a pas eu lieu. Voici venus les jours d’un colonel-major à la retraite !

C’est un militaire qui n’est pas d’active qui sera aux manettes. On attend la réaction de la CEDEAO qui ne peut que se satisfaire des délais respectés, le second ultimatum expirait ce 22 septembre, mais pour la qualité de civil  il faudra repasser. C’est bien un militaire en «réserve de la République» qui a été choisi.

Bien sûr  le nouveau président par intérim ne porte plus la tenue mais un militaire reste un militaire et il y a toujours cet esprit de corps qui le lie à ses frères d’armes notamment ceux du CNSP ses cadets, qui ont renversé IBK et qui ont sans doute pesé pour que ce poste prestigieux lui échoie. Certes on peut se satisfaire que ce choix même dicté par la CEDEAO, se soit fait intramuros à la différence de 2012 ou c’est Djibrill Bassolé, l’émissaire du médiateur es crises  de l’époque Blaise Compaoré, qui a contraint Aya Sanogo (qui n’avait pas le choix aussi) à remettre le pouvoir à l’occupant du perchoir Diacounda Traoré.

Quel sera le verdict de «Monsieur CEDEAO» Goodluck Jonathan attendu demain 23 septembre dans la capitale malienne ? On le saura de sitôt !

Mais c’est sans doute le poste de vice-président de la Transition qui revient au désormais ex-homme fort du Mali Assimi Goïta, qui sent un peu fort de café et qui n’est pas sans rappeler aussi (même si la comparaison est boiteuse) la pichenette effectuée en 2015 au Burkina Faso par le colonel Yacouba Isaac Zida qui d’homme fort a rétrogradé en premier ministre avec des pouvoirs très étendus et …le rang de d’ex président, cerise sur le gâteau.

Au Mali, le colonel Assimi Goïta aura la réalité du pouvoir quand bien même on dit que le président intérimaire serait à ce qu’on dit, un homme à poigne et à principes qui n’avait pas hésité à démissionner comme aide de camp du président  Moussa Traoré et avait récemment  rendu le tablier de ministre de la défense à IBK pour des questions principielles.

La cohabitation promet des étincelles car au fond on  a 2 militaires même si avec le vocable «retraité» on adoucit la sémantique. Mais un  militaire en civil ne sera jamais un civil ! Jamais ! Même après reconversion !

De ce constat, le CNSP avec maestria, a fourgué 2 militaires comme dirigeants de la Transition et au Mali et  à la CEDEAO car on voit mal comment le Premier ministre civil aura une marge de manœuvre avec cet attelage bicéphale bien ficelé qui plus est, en théorie convient avec cette situation sécuritaire inflammable.

C’est assurément du Canada Dry que le CNSP a servi à la CEDEAO du nom de cette boisson de la contrée de l’érable qui ressemble à de l’alcool mais qui n’en est pas un. Les apparences sont sauves, mais chacun sait que même dissous le CNSP sera ombrageux sur cette Transition car il en est la matrice. Mais N’Daou Bah reste un soldat, pas un civil.

Et c’est bien en mettant ce pistolet sur la tête de Goïta de faire vite, en lui intimant d’aller à gauche ou à droite qu’on est parvenu à ce résultat acceptable, tout compte fait.

La CEDEAO ne peut d’ailleurs que lever les sanctions  quitte à  surveiller cette transition comme du lait sur du feu.

Et les Maliens doivent aussi veiller et croiser les doigts pour que cette transition, période par excellence pour corriger tout ce qui est tordu le soit vraiment. A savoir que chacun se mette à la tâche que Goïta et ses frères d’armes dont certains seront à d’autres postes n’agissent pas dans l’optique d’être des ATT (légitime quand on est quadra) mais pensent au redressement du Mali. «Le Mali d’abord» pour reprendre IBK, celui qu’ils ont évincé le 18 août dernier.

Zowenmanogo Zoungrana

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