Elections d’hier 30 décembre en RD Congo : «La gâchette de l’Afrique» en position détonateur

Elections d’hier 30 décembre en RD Congo : «La gâchette de l’Afrique» en position détonateur

Plus de 70 000 bureaux de vote dont 1 490 hors circuit sur les 7 934 à Kinshasa, 9 000 machines à voter coltinées ça et là, notamment au Katanga après l’incendie des magasins de la CENI, tels sont quelques chiffres des votes à l’image de ce pays-continent de 1,5 million de km2 où hier 30 décembre, 40,5 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes pour élire le 5e président de la RDC et 475 députés et des gouverneurs. Les consultations de ce dimanche de fin décembre 2018, n’intéressent pas seulement que les Congolais, mais l’ensemble de l’Afrique centrale, australe et la communauté internationale, l’Europe, les USA, la Chine, … Gigantesque comme toute l’Europe occidentale, partageant 9 000 km de frontières avec 9 pays voisins et bien dotée par Dame-Nature, la RDC est un maillon central de la machine géostratégique fondamentale et forcement, lorsque des élections d’un tel statut sont tenues, elles sont suivies et auscultées avec des binocles de Toubib. Un nouveau chapitre s’est-il ouvert hier 30 décembre 2018 après 2 ans de retard et 3 reports ?

On voudrait bien répondre par l’affirmative, on voudrait bien le croire, mais hélas, l’existant et les tendances lourdes enjoignent  à répondre par ‘’Non’’ ! Depuis ce 19 décembre 2016, terminus du mandat légal de Joseph Kabila, tout semble avoir été orchestré pour arriver à cet embrouillamini électoral :

– processus vicié à commencer par ce report du 30 décembre, à cause d’un incendie des magasins de la CENI… aussi louche que les pyromanes qui l’ont allumé ;

– annulation de la présidentielle et report des autres scrutins au Nord-Kivu, notamment à Béni, Yimbi et Batundu pour cause d’Ebola et conflits intercommunautaires, lesquelles circonscriptions  se trouvent être de grands bastions électoraux de l’opposition.

Si l’on y adjoint les mille et une tracasseries contre le candidat Martin Fayulu et les violences à l’égard des militants de Lamuka, l’émiettement dans la capitale de l’électorat de l’opposition par la suppression de 1 492 bureaux de votre, pagaille créée à dessein à Kinshasa qui représente 11% de l’électorat en RDC, et enfin, la fin de non-recevoir du pouvoir d’intégrer les amendements matriciels de Fayulu et Tshisékédi qui sont le comptage manuel et les dépouillements devant les observateurs dans le Document de paix, autrement dit un code de bonne conduite, la RDC est une poudrière. Et la question qui tue est la suivante : Kabila pardon, son candidat-croupion peut-il perdre ? Non, car avec cette présidentielle à un seul tour, mode de scrutin couperet s’il en est, on voit mal comment Fayulu et Tshisékédi, qui, au fond vont se gêner et faire le jeu du pouvoir on voit mal comment ils pourront contrer le champion du pouvoir doté de tout.

Les jours d’après, c’est-à-dire d’ici le 6 janvier, prévu pour la proclamation des résultats et au-delà, sont gorgés de danger. Certes, il y a  les 170 observateurs de l’UA de la SADC de la CIRGL et les 40 000 de la CENCO, mais en  l’absence de ceux de l’UE, de la fondation Carter et de sécurocrates tels que l’Eurofor, la mission militaire de l’UE, la MONUSCO à elle seule ne suffisant pas, la RD Congo «cette gâchette de l’Afrique» comme l’appelait Frantz Fanon ( l’auteur de Peau noire, masques blancs) va se mettre à cracher, à détonner, violences et atmosphère mortifère, tout cela parce qu’une dévolution du pouvoir est bouchée par un clan qui veut garder et contrôler tout ad vitam eternun.

Sam Chris

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