François Compaoré extradable au Burkina : Blaise, son aîné d’ex-président pourrait le devancer à Ouaga

François Compaoré extradable au Burkina : Blaise, son aîné d’ex-président pourrait le devancer à Ouaga

D’abord une mise au même niveau d’information : tous ceux qui rêvent de voir demain ou  après-demain, voire même dans un mois ou deux, François Compaoré, descendre d’un vol AF, menotté à l’aéroport international de ouaga Tamsé, en provenance de Paris, devront prendre leur mal en patience et même éventuellement déchanter, puisque la procédure judiciaire n’est pas à son terme.

L’ordonnance de la Cour de cassation donne le feu vert à ce que François soit extradé, mais il faudra d’abord que le gouvernement français, autrement dit le premier ministre fasse signer le décret d’extradition. On sait que le président français Emmanuel Macron avait en novembre 2017 fait quasiment le serment devant les Burkinabè, au campus universitaire Joseph Ki-Zerbo, que si judiciairement François est extradable, il le sera.

Mais, si le décret gouvernemental, ouvre la voie au transfèrement au bercail du célèbre mis en cause, dans l’innommable de Sapouy du 13 décembre 1998, ledit décret devra peut-être passer sous les fourches caudines d’un éventuel appel devant le Conseil d’Etat autant dire qu’il y a encore 2 possibilités, même si l’une d’elle s’avère mince :

1) Le décret gouvernemental est signé et il n’y a pas d’appel et le ‘’petit président’’ prend le chemin de Ouaga.

2) Il y a appel et si celui-ci aboutit alors le Conseil d’Etat infirme l’arrêt de la Cour de cassation et François Compaoré demeure en France.

Au stade actuel, et avec l’arrêt de la Cour de cassation, cette deuxième hypothèse reste fragile, car vu les péripéties juridico-politiques, et si malgré les rudes batailles qu’a mené l’escouade d’avocats de François, on en est arrivé là, c’est que de plus en plus la perspective de l’extradition ne relève plus d’une hypothèse d’école. D’emblée avec cet arrêt de la Cour de cassation, le Burkina Faso remporte une victoire de chemin, car il a pu fournir les ‘’preuves’’ demandées et justifier des ‘’garanties’’ nécessaires à un procès à la régulière.

L’hypothèque de la peine de mort levée, rien ne s’oppose plus à un jugement sur ce dossier. Reste celle du procès par procuration du frère Blaise que brandissent l’ex-bâtonnier de Paris Pierre Olivier Sur et ses collègues pour empêcher cette extradition. Pour eux, faute de juger le grand frère, la justice burkinabè se rabat sur le cadet de la fratrie Compaoré, pour se ‘’venger’’.

C’est vrai que le dossier François a quelques exhalaisons politiques, car il reste le ‘’petit président’’, le frère de Blaise, qui a un certain moment n’était pas appelé «petit président» pour rien. Si on ne peut atteindre Blaise, on peut avoir François, voilà l’argumentaire des conseils de ce dernier.

Ceux qui indexent un tel procès sont tout de même oublieux que c’est 2 affaires bien distingues : Blaise Compaoré est poursuivi dans l’affaire Thomas Sankara, François dans celle de Norbert Zongo. C’est clair !

L’agenda de cette extradition sera donc dans tous les esprits à partir de ce 4 juin 2019 notamment sur la date d’extradition. Quant est-ce François sera au Burkina Faso ?

Dans 6 mois ? 1 an ? Nul ne sait, mais il est très attendu, car depuis 20 ans, son nom reste intimement lié à l’assassinat de ‘’HS’’, le nom de plume du journaliste Norbert Zongo, 20 ans qu’il est parvenu à se soustraire à cette justice burkinabè. Même pour lui, pour ses enfants et sa famille, n’est-il pas temps qu’il vienne dans le box pour dire aux Burkinabè, ce qu’il a fait et surtout ce qu’il n’a pas fait dans cette sordide affaire ?

Mais attention, il se pourrait, vu la procédure judiciaire qui reste, que Blaise, son aîné atterrisse au Burkina avant François, car depuis quelques semaines, l’ancien n°1 burkinabè manifeste l’ardent désir de revenir, et même des sources affirment, qu’il rentrerait le 16 octobre, en tout cas avant les 5 ans d’exil abidjanais. Ce dossier du retour de Blaise  est entre les mains des présidents Alassane Ouattara et Roch Kaboré.

Si ce scénario s’avérait, ce retour pourrait avoir un cours sur les évènements judiciaires liés à François. Car on imagine qu’un tel come-back sera assorti de conditions de la part du gouvernement burkinabè, mais surtout de la part de Blaise Compaoré, lui-même dans la lorgnette de la justice.

Sam CHRIS

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