Immolation d’un journaliste en Tunisie : Du Jasmin au désespoir

Immolation d’un journaliste en Tunisie : Du Jasmin au désespoir

Qu’est-ce qui peut bien pousser un jeune journaliste en quête désespéré de boulot à s’immoler par le feu ? surtout dans ce pays la Tunisie qu’on dit tournée vers l’Europe que l’Afrique? Seul un horizon bouché à l’émeri, peut expliquer un tel geste, d’Abdel Razzaq Zorgui qui s’est donné la mort à Kasserine dans le Sud-Ouest. Un geste qui n’est pas sans rappeler celui de Mohamed Bouazizi qui avait donné le ‘’la’’ de la révolution de Jasmin en 2011. A l’époque, malgré la visite de Ben Ali au supplicié de Sidi Bouzid, malgré son discours qu’il ne se représentera pas, demandant à son parti le RCD, de trouver un candidat, ses compatriotes l’ont congédié, marquant le début des révolutions arabes qui décoiffèrent outre le locataire du palais de Carthage, le rais égyptien Hosni Moubarak.

8 ans après cette révolution et l’attelage bicéphale Ennadha et Nidaa Tounès qui cornaque la Tunisie, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Aujourd’hui, la Tunisie a peut–être trouvé quelques réponses politiques et démocratiques, mais l’économie reste exsangue, le chômage endémique.

Les classes moyennes et pauvres sont ras-le-bolisées par des promesses chaque fois renvoyées sin dié. Le président Caid Essebsi a bien souvent évoqué les maux qui minent la Tunisie, mais hélas, les prophylaxies restent introuvables que viennent accentuer de temps en temps des actes terroristes que ceux de Sousse et de l’avenue Bourguiba…

La révolution de Jasmin portait en elle tous les espoirs d’une jeunesse, qui a chassé un président qui avait patrimonialisé le pays avec son clan, une jeunesse qui est restée rivée à un changement, à une mobilité politique et économique et à un mieux-être au quotidien. Las! Ils ont déchanté, d’où ces immolations par le feu, qui ont atteint le chiffre de 200 depuis la fuite de Ben Ali. Même des femmes s’adonnent à ces gestes de sans issue.

Le péril jeune est là et c’est une Tunisie qui, pratiquement à un an d’une décennie de sa révolution se cherche et certains se mettent à regretter Ben Ali, car s’il faut chasser un dictateur pour hériter de dirigeants nimbés d’islamisme et de laïcs, qui n’en mènent pas large, c’est que la Révolution aura été un gros flop pour le malheur de la Tunisie. 

La Rédaction

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR