Joseph Kabila, candidat en 2023 en RDC : Bientôt un Poutine à Kinshasa ?

Joseph Kabila, candidat en 2023 en RDC : Bientôt un Poutine à Kinshasa ?

Pendant que des tensions naissent entre les militants de Martin Fayulu, candidat d’une coalition d’opposants et Ramazani Shadary, candidat du parti au pouvoir, Joseph Kabila, lui, annonce sur les ondes de médias américains qu’il n’exclut pas de se présenter à l’élection présidentielle de 2023 en République démocratique du Congo (RDC).

Les heurts de ses partisans dimanche à Kindu contre ceux de l’opposant ne sont donc pas pour le moment, dans les calculs à long terme du fils de Laurent Désiré Kabila. Des violences, qui, malheureusement, ne font que confirmer les inquiétudes exprimées ça et là sur l’atmosphère qui allait entourer ce scrutin électoral. Elle s’annonçait explosive et les projectiles balancés de part et d’autre à deux semaines de la présidentielle n’augurent rien de positif pour la suite des évènements.

Dans ce hourvari général, il est clair que les responsables politiques peuvent difficilement affirmer être étrangers à cette montée d’adrénaline dans les veines et les artères de leurs ouailles. Dans un pays où le sommeil de la paix est perpétuellement entrecoupé et jamais paisible, les hommes politiques jouent un rôle essentiel dans l’exacerbation des frustrations, des querelles, des mésententes, des sautes d’humeur et prises de position qui franchissent allègrement les frontières des idéologies pures et s’installent dans les campements sordides et blessants de la haine et l’exubérance assassine.

A quelques semaines de l’appel des Congolais aux urnes, il est important que les chefs politiques rappellent à l’ordre leurs troupes. La RDC ne tirera aucun dividende à s’installer dans la violence et la dénégation d’un combat politique civilisé et exempt de comportements contraires à la logique humaine. Les dérapages qui pourraient conduire à des sorties de pistes dommageables sont fort plausibles. Aux Congolais également de savoir ce qu’ils veulent et d’arrêter de faire le jeu de ceux qui leur promettent la joie, le Paradis et ses délices une fois qu’ils auront leur vote.

En attendant, Joseph Kabila tisse tranquillement sa toile. Sans doute, il se voit déjà revenir s’asseoir dans le fauteuil présidentiel qu’il devra quitter à contre-cœur à la fin de ce scrutin. Personne ne lui en voudra s’il se présente en 2023. La Constitution le lui permet et il sera alors assis dans les courants de la légalité et de la légitimité si jamais il était élu.

Pendant ce temps d’hibernation qu’il va passer loin (pas si loin que cela) du pouvoir, il escompte bien y mettre  son dauphin, Ramazani Shadary. Un scénario Poutine-Medvedev-Poutine à l’eau africaine dont il est en train de soigneusement tracer les lignes avec méthode et calme. Sauf que rien ne dit que Shadary sera élu président de la RDC, même s’il y a de fortes chances. Rien ne dit non plus que Shadary se comportera comme Medvedev et sera docile une fois avoir goûté aux plaisirs et aux opportunités qu’offre le pouvoir du Pouvoir. Un petit grain de sable est vite tombé dans l’engrenage et tout la machine peut se retrouver à hoqueter, à toussoter et à émettre des cliquetis qui ne pourraient ne pas faire ses affaires en 2023. Du reste, pourquoi se lever pour regarder ce qui arrive ? Vivement que le nom du nouveau président de la RDC soit connu !

Ahmed BAMBARA

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