L’opposant Embalo élu en Guinée-Bissau : On espère que le « moitié Burkinabè» ne décevra pas

L’opposant Embalo élu en Guinée-Bissau : On espère que le « moitié Burkinabè» ne décevra pas

Ainsi donc celui qui se dit « à moitié burkinabè » l’a emporté.

Umaro Sissoko Embalo a eu le nez creux en rentrant quelques jours avant le début de la campagne électorale, alors même que le processus était vicié par le comportement du président sortant Mario Vaz éjecté dès le 1er tour.

Bien en a pris cet ex-premier ministre, transfuge du parti historique PAIGC, car le voici qui rafle l’impérium bissau-guinéen à l’issue d’un second round, qui a priori ne lui était pas favorable, car 13 points le séparaient du champion du l’ex-parti-Etat le PAIGC, Domingos Simoes Péreira. Avec 53,5%, il est oint de façon confortable, et sa victoire ne souffre d’aucun doute, lui qui criait le jour du 2nd tour aux urnes bourrées et à la fraude.

En disqualifiant les autres candidats, et en remettant leur destin entre les mains du principal opposant, les Bissau-Guinéens ont fait un virage à 180°. Exit tous ceux qui ont trop traficoté avec les régimes qui ont dirigé le pays, voici venus les jours d’un ex-PM, mais dont le pédigrée politique n’est pas surchargé. C’est la leçon politique administrée par les électeurs par ce vote.

Avec ce geste, plusieurs attentes dont les moindres ne sont pas, remettre sur pied un pays quasi-failli, remettre les gens au travail, rassurer les bailleurs de fonds et ramener la sérénité politique, bref redorer l’image d’un pays qualifié de narco-Etat. Vastes chantiers pour ce ‘’soixandisard’’, il est né le 23 septembre 1972, rompu aux questions internationales, qui devra embrayer rapidement, oublier son statut d’opposant, et se mouler rapidement dans le boubou du président.

Car c’est bien souvent cela le problème : l’accession d’un opposant est toujours porteur d’espoir, car acerbe en critiques, et ayant le beau rôle, à l’égard du pouvoir. Mais lorsqu’il est élu, il déçoit forcément, et quelqu’un posait justement la question : un bon opposant fait-il forcément un bon président ? La réponse est non : Abdoulaye Wade, bien qu’il se soit rattrapé à la dernière minute avait piégé l’alternance au Sénégal, Laurent Gbagbo, après des années dans l’opposition a aussi un peu déçu. Mais la palme de l’opposant, parvenu au pouvoir qui risque de finir dans les poubelles de l’histoire, s’il ne se ressaisit pas sera Alpha Condé. (Lire page 11).

Grand opposant pendant 40 ans, fils de la démocratie élu et réélu en 2010 et 2015, Alpha Condé est entrain de répliquer ce qui fait la marque de fabrique des satrapes : les règnes à vie.

On espère donc que Embalo Sissoko, gardera la tête sur les épaules et qu’il pourra habiter la fonction. Et pendant qu’on y est en tant que «moitié burkinabè», il peut s’inspirer du pays des hommes intègres.

La REDACTION

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