Manifestations estudiantines anti-5e mandat de Boutef : Un printemps de dattier est-il possible en Algérie ?

 Manifestations estudiantines anti-5e mandat de Boutef : Un printemps de dattier est-il possible en Algérie ?

«Pas question d’un 5e mandat pour Bouteflika, pas en mon nom Bouteflika dégage!». Après les simples citoyens, voici les étudiants algériens, qui s’oppose à un 5e bail du valétudinaire de la station balnéaire de Zelda : Abdelaziz Bouteflika.

Annoncé par le SG du FLN, Djamel Ould Babès et confirmé par une correspondance le 10 février par Boutef en personne, qui a entendu l’appel des Algériens, ce dur désir de durer, sinon de finir au pouvoir commence à faire germer les prémisses d’un soulèvement populaire.

Quasiment toute la semaine et surtout hier 26 février à Alger, Oran, Kabilie, Tizi-Ouzou et bien d’autres villes, les jeunes ont battu le macadam pour dire Basta, leur ras-le-bol, à ce pouvoir figé depuis des décennies et qui compte en remettre une couche en avril prochain.

Si les étudiants frondeurs manifestent contre d’autres des leurs, sans doute, des «étudiants gâteau» instrumentalisés qui soutiennent cette candidature, plus que de trop, ils extériorisent en vérité, le sentiment de la majorité des populations qui n’en peuvent plus de cette oligarchie politico-militaire, qui a mis l’Algérie sous coupe réglée. Comme toute réponse à ce grondement populaire, les autorités sont restées mutiques, comme les grilles qui ont verrouillé l’Université de Bab Ezzouar, et ont placé la police anti-émeutes en jalonnelement pour contenir le mouvement.

Cent mille manifestants dans la rue, et de façon spontanée, telle est l’envergure de cette sortie, qui a pris d’ailleurs de cours les autorités algériennes, qui, depuis plus de 20 ans sont parvenues à contenir, ne serait-ce que le moindre pet d’un babouin !

Les répressions ont d’ailleurs commencé, car le droit de manifester est prohibé, mais y a-t-il un oukase, un interdit ou une citadelle, auxquels le peuple ne peut transgresser ou prendre même dans cette Algérie orwelienne ?

Depuis la décapitation du Front islamique de salut (FIS), c’est-à-dire lors de la  décennie noire, dans les années 90, ni les héritiers d’Ali Benadj et Abass Madani, ni aucun autre, n’a pu déclencher des émeutes à même de secouer les fondements de la République.

Même le printemps arabe est passé sur l’Algérie comme l’eau sur les plumes d’un canard puisqu’en 2011, il y a eu des sautes d’humeur et des tirs qui ont fait 4 morts, sans plus.

L’annonce de ce 5e mandat calculé mais abscons sera-t-elle le détonateur d’un printemps de dattier algérien sur le tard ? Est-ce des manif calculées et contrôlées ?

Pour le moment, le pouvoir laisse faire, et les forces de l’ordre, bien que le doigt nerveusement sur la gâchette, et les démangeaisons sur les matraques, restent sans réagir, espérant que le mouvement mourra de sa belle mort, s’essoufflera et s’éteindra, rien n’est moins sûr.

Et si c’était le contraire, et qu’on en arrive à un scénario à l’égyptienne, avec une fraternisation entre manifestants et forces de l’ordre ? L’Algérie est-elle vaccinée contre une révolution ?

Le voisin, le Tunisien Caïd Essebsi ne le croit pas depuis la Suisse, le locataire du palais de Carthage parle «de liberté du peuple algérien» autrement dit, un printemps serait normal en Algérie. Boutef appréciera.

Et si in extremis le FLN changeait de monture, pour calmer la rue ? Avec par exemple une candidature de l’OVNI politique l’opposant Rachid Nekkaz, qui pourrait déboîter au pied levé. Reste à savoir si le FLN acceptera, ce scnério !

Attention tout de même, car à écouter le PM Ahmed Ouyahia qui appelle au calme, mais qui brandit le bâton, est symptomatique d’un possible durcissement du régime, qui pourrait aboutir à un raccourci militaire, le Al-Sissi algérien étant déjà dans les Startings blocks depuis longtemps : le général Ahmed Gaïd-Salah, le tout-puissant vice-ministre de la défense.

Sam Chris

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