Nana-Akufo au Mali et retour sur une libération d’otages : Un peu fort de café tout de même !

Nana-Akufo au Mali et retour sur une libération d’otages : Un peu fort de café tout de même !

Tournée d’inspection du président en exercice de la CEDEAO Nana-Akufo Addo au Mali, après la mise en place du puzzle institutionnel, et la levée des sanctions. Le Ghanéen est venu à Bamako pour constater de visu, le démarrage de cette Transition chahutée au départ, mais dont la CEDEAO a estimé, qu’elle a rempli les conditions à elle exigées. Et pour signifier aux militaires que l’organisation les a à l’oeil!

Un séjour qui survient après la libération de 4 otages, contre des dizaines de terroristes, des «échanges-marchandise» qui n’ont pas fini de livrer leurs secrets, loin s’en faut. Mais d’où l’on peut tirer quelques enseignements.

On est content pour Sophie Pétronin et pour Soumaïla Cissé qui ont commencé à respirer l’air de la liberté, qui ont retrouvé les siens, familles proches, amis et partisans politiques  après 4 ans et 6 mois de captivité respectivement pour  la première et pour le second. Même pensée pour le 2 Italiens. Mais il ne viendrait à l’idée de personne sauf à être de mauvaise foi, d’occulter les 206 terroristes échangés contre ces 4 otages. Si on tombe dans le cynisme, on dira qu’on a troqué un otage contre plus de 5O terroristes !!

Au-délà des joies, de l’émotion, il faut avec sérénité se dire que cette affaire  malo-malienne, qu’on dit rondement menée par les autorités déchues et ensuite par la junte pêche par ses conséquences dont nul ne peut en mesurer la portée.

Restons d’abord sur le niveau opérationnel : selon le porte-parole du gouvernement français, la France ne s’y est pas mise. La France officielle ou officieuse ? Car si l’objectif de départ selon certaines sources bamakoises était de libérer Soumaïla, le cas Pétronin s’y est invité par la suite ; Par qui ?

Ensuite faire sortir de prison de tels personnages dont certains ont commis des actes terroristes notamment au Radisson Blu en 2015 à Bamako et le Café Cappuccino à Ouaga en 2016, c’est aussi écorcher la mémoire de toutes ces victimes et ignorer royalement les parents de ces dernières.

Bamako était sans doute au courant mais manifestement Ouagadougou ne l’était pas. Pour la confidentialité et  une réussite de l’opération, on peut comprendre mais le Burkina devrait être mis au parfum de l’affaire.

Ensuite ces centaines de terroristes relâchés à Tessalit sont une forme irrévérencieuse   de saboter le travail de salubrité sécuritaire que font les Fama et Barkhane. D’ailleurs, la France a signifié que le combat contre ces terroristes se poursuivra. Signe d’agacement tempéré par la réalité du terrain.

Ces terroristes qui se retrouvent sur leur lieu de prédilection, que veut-on qu’ils fassent sinon reprendre leur boulot ! Les sécurocrates qui crapahutent durement sur  les dunes de sable se retrouveront à traquer des terroristes qu’ils avaient déjà arrêtés. Retour à la case de départ et tous ces militaires doivent avoir pris ces libérations de terroristes comme une insulte et sont à juste titre sur les dents !

C’est une option, c’est un choix assumés par le Mali mais si on a décidé de négocier, il faudra le faire en tenant compte des retombées car le remède peut être plus nuisible que le mal. Et si on a choisi de négocier avec AG Ghaly, Al-Saharaoui et autres, il faudra le dire et préparer les esprits car en même temps qu’on négocie, s’il y a des rapts, des attaques et de l’argent qu’on donne aux ravisseurs…c’est tomber de Charybde en Scylla.

La rédaction

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