Ramadan sanglant au Soudan : Tiens, la soldatesque devient frileuse et méchante !

Ramadan sanglant au Soudan : Tiens, la soldatesque devient frileuse et méchante !

Courses-poursuites, matraquages, délogements dans les ruelles, pétarades de fusils, autodafés de tentes, week-end de Ramadan ensanglanté pour les Soudanais, particulièrement, ceux qui, à Khartoum ont assiégé le quartier général des militaires depuis des semaines et qui ont tenu un sit-in hier avec comme exigence non-négociable que les frères d’armes de celui qu’ils ont déboulonné le 11 avril dernier leur remettent le pouvoir. Bilan de ces funestes journées : une dizaine de tués et des dizaines de blessés.

Lundi de fin de jeûne rouge sang donc pour les Soudanais, car les rafales ont troué toute la nuit et hier lundi des tirs sporadiques se faisaient toujours entendre dans Khartoum.

Et c’est encore les sbires du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemetti, n°2 de la junte, à savoir les tristements célèbres éléments du Régional Protection Force (RPF) prompts à appuyer sur la gâchette qui ont fait feu sur les sit-ineurs.

Bouderie, déplacements en Egypte et dans les monarchies du Golf, le Conseil militaire de Transition a fini par faire ce que ses éléments faisaient depuis 20 ans, sous les années de braise du massacreur de Darfouris, Omar El Béchir : tirer sur les populations comme des lapins, embastiller à tout vent, bref faire souffler un vent de terreur sur leurs compatriotes aux mains nues.

6 mois après les émeutes de la faim et plus d’un mois après la chute du célèbre homme à la canne du Soudan, l’existant politique connaît une accélération brûlante avec le branle-bas de combat enclenché par les camarades du général Abdel Fattah Burhan. Les militaires ont fini par ‘’rafaler’’ les empêcheurs de prendre le pouvoir illégalement.

Tiens, la soldatesque est devenue frileuse et méchante, est-on tenté de dire.

  • Est-ce le sentiment obsidional, c’est-à-dire d’encerclement que ressentent les militaires, dans leur quartier général qui explique cet accès de la canonnière ?
  • Ou le temps et la résilience des Soudanais ont-ils eu raison de la patience des militaires, qui pensaient poursuivre allègrement le règne de l’ex-mentor Omar El Béchir ?
  • A moins que ce ne soit une stratégie de la ‘’terre brûlée’’ pour baliser le terrain pour le pouvoir en invoquant la chienlit et le péril islamiste ?

En vérité, le règne kaki que tentent de perpétuer les ex-collaborateurs d’El Béchir qu’on appelle ça Révolution de palais ou coup d’Etat soft passe mal aux yeux des Soudanais qui en ont marre d’avoir vécu sous la férule d’El Béchir durant 20 ans. Ils veulent du neuf, sans le système et tous les miasmes de l’ère El Béchir.

Horripilés et horrifiés par ce pouvoir ultra-islamiste et militaire, et surtout très inquiets, par l’oreille du chef du Conseil de transition militaire, tendue vers l’Egypte, les Soudanais redoutent la contagion ou plutôt, la poursuite du règne des prétoriens.

Avec ce sang que vient encore de verser les soldats, c’est désormais une lutte à mort entre l’APS-l’ALC et le général Abdel Fattah et son quarteron de généraux.

Ayant fait tomber bas le masque, les militaires par cette barbarie de dimanche et lundi prouvent qu’ils n’ont jamais eu une once de pensée de céder la pouvoir aux civils. Ce n’est que du dilatoire !

Les 3 ans pour organiser des élections ? Le partage des postes au niveau du Conseil souverain ? L’emprisonnement et la promesse de juger El Béchir ? Fadaises !

Toutes ces actions s’apparentent à des entourloupes des militaires pour garder un pouvoir dont ils en jouissent depuis 2 décennies.

Le peuple soudanais laissera-t-il les lieutenants d’El Béchir leur flouer de leur révolution ? Des jours sombres semblent s’amonceler sur le ciel soudanais.

La REDACTION

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