Rapport accablant de l’ONU sur le Burundi : Pourvu que Nkurunziza  ne change pas d’avis !

Rapport accablant de l’ONU sur le Burundi : Pourvu que Nkurunziza  ne change pas d’avis !

Voilà un rapport d’enquête qui doit troubler le sommeil du président burundais, Pierre Nkurunziza. A Genève, une commission d’enquête a en effet, hier, un sombre visage de la situation des droits de l’homme au Burundi. De graves violations ont été répertoriées. Et leur qualification a dû faire sursauter à Bujumbura : «crimes contre l’humanité». Il s’agit précisément d’exécutions sommaires, de disparitions forcées, d’arrestations et détentions arbitraires, de tortures,  traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Et le rapport est moins impersonnel. Sans langue de bois, il tend l’index vers le président burundais. Il lui colle des «appels récurrents à la haine et la violence»  qu’il aurait tenus. Il n’est pas difficile d’essayer de croire les rédacteurs du rapport. On sait comment Pierre Nkurunziza, au moment où il tenait mordicus à rempiler à la tête du pays, malgré l’opposition de son opposition, une bonne partie de son pays, de ses partenaires et de ses pairs africains, a fait face, loin de son palais, à un coup d’Etat. On sait également comment il a repris de façon presque inattendue, la main. Et surtout, de la «sanction» qui s’est abattue sur ceux qui ont osé contester sa légitimité et sa légalité à la tête du Burundi.

On n’ose pas imaginer quelle coloration a pris sa colère lorsqu’elle a frappé les contestataires, qu’ils soient militaires ou civils, coupables réels ou innocents. Exécutions sommaires ? Ce ne serait pas étonnant contre des putschistes. Disparitions forcées ? C’est soutenable. Arrestations et détentions arbitraires et autres traitements dits «cruels et inhumains» ne seraient pas du tout des OVNI dans le climat qui a régné aux premières heures de l’échec de ce coup d’Etat.

Maintenant, ces actes ont-ils franchi les frontières de l’humainement supportable ? Oui, affirment les auteurs du rapport. Voilà de quoi faire perler une goutte de sueur froide sur le long de la colonne vertébrale de Pierre NKurunziza. Car on sait que lorsque ces mots fatidiques sont prononcés, le réveil et l’intérêt de la Cour pénale internationale pour le mis en cause ne sont généralement pas loin.

La réaction de Nkurunziza ne s’est pas du reste faite attendre. A travers son porte-parole, il fait savoir qu’il est la voix personnifiée de la  cohésion et de la réconciliation nationale. Une phrase qui sonne comme un avertissement. On se souvient que le président Nkurunziza, contre toute attente, avait annoncé qu’il renonçait à briguer un autre mandat à l’échéance de celui qu’il est en train actuellement de consommer. On s’était demandé si c’était une offrande qu’il faisait pour bénéficier de circonstances atténuantes. On espère que ce rapport et le spectre de la CPI ne lui feront pas changer d’avis.

Ahmed BAMBARA

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