Résolution de la crise politique au Mali : IBK acceptera-t-il d’inaugurer que les chrysanthèmes ?

Résolution de la crise politique au Mali : IBK acceptera-t-il d’inaugurer que les chrysanthèmes ?

Chassés-croisés diplomatiques, froufroutement des boubous des missi dominici chez l’imam Dicko, comme chez IBK, conciliabules et coups de téléphone, jamais entre le palais de Koulouba, et le domicile du célèbre imam, autant de monde n’avait défilé. C’est qu’il y a péril pour le Mali, et depuis le 5 juin, date d’une manifestation-monstre, le compte à rebours pour le départ du chef de l’Etat était enclenché. Il aura fallu, la cavalerie de la CEDEAO, et des apartés pour calmer le jeu, et cahin cahan, les linéaments d’une résolution de cette crise aiguë sont en train d’être tracés.

Dans la foulée, le samedi 4 juillet, devant ses ouailles, c’est-à-dire sa majorité, IBK n’a parlé que d’arbre à palabre, de table ronde, et surtout de satisfactions des exigences matricielles du M5. Hier dimanche 5 juillet, c’était au tour des émissaires de cet imam Dicko, d’être reçus par IBK, qui avait déjà rencontré l’ex-patron de HCIM.

Un M5 qui n’est pas venu les mains vides devant le président malien, puisque c’est muni d’un mémorandum où sont consignés le shema de sortie de crise, c’est muni de ce remède made in M5, que les émissaires du conglomérat regroupé autour de l’imam Dicko, ont pris langue avec le locataire de la Colline du pouvoir.

Trois points essentiels figurent entre autres dans ce draft censé éviter une embardée politique au Mali :

Dissolution de la Cour constitutionnelle, rendue déjà infirme par la démission de 4 des 9 grands juges.

Dissolution de l’Assemblée nationale, rendue illégitime par l’attribution indue de députés à la majorité présidentielle par la Cour constitutionnelle.

Formation d’un gouvernement de crise dite d’union nationale avec un premier ministre issu de l’opposition.

Evidemment, cette nouvelle équipe qui devra refléter le spectre géo-politico-social du Mali avec un premier ministre fort reste l’amère pilule à avaler pour IBK. Et ce dernier a beau dire aux envoyés spéciaux de l’imam Dicko d’aller échanger avec la majorité présidentielle, question de jauger les choses, il n’ignore pas que l’avènement d’un tel gouvernement, le dépouillera quasiment de toutes ses prérogatives présidentielles.

En effet, si dans le mémorandum, il n’est pas explicitement mentionné qu’IBK en sera réduit à être un président honorifique, la réalité du pouvoir, devrant être entre les mains de ce chef de gouvernement, c’est bien de cela qu’exige le M5.

Le rapport de force étant aujourd’hui en défaveur d’IBK, un tel gouvernement sera à l’avantage du M5 et de ses alliés, et la marge de manœuvre du président malien sera au cordot, pour ne pas dire qu’il n’aura pratiquement pas d’espace pour agir.

De régime présidentialiste fort, le Mali passera à un régime parlementaire avec un premier ministre doté de pouvoirs énormes.

IBK acceptera-t-il inaugurer les chrysanthèmes, les presque 3 ans qui lui restent comme bail ? Et qu’en sera-t-il de sa majorité présidentielle ? Qui sera ce rare animal politique des bords du Djoliba pour incarner ce premier ministre aux pouvoirs exceptionnels ? Ce gouvernement d’union nationale, pourra-t-il résoudre les crises dans lesquelles est empêtré le Mali et auxquelles IBK n’a pas pu résoudre ? On le constate, le chemin dessiné par le du M5 est peut-être une partie de la solution, mais à l’évidence pas la totalité.

 Zowenmanogo ZOUNGRANA

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