Retour avorté de Guillaume Soro : Attention aux germes d’une crise pré-électorale !

Retour avorté de Guillaume Soro : Attention aux germes d’une crise pré-électorale !

 Non-négociable ! Avait martelé Guillaume Soro au sujet de son retour en Côte d’Ivoire, initialement prévu pour le samedi, puis reporté à hier lundi 23 décembre pour in fine avorté, son avion ayant été dérouté au Ghana, où d’ailleurs, les autorités n’avaient pas encore permis à l’heure où ces lignes étaient tracées à l’illustre passager de descendre à Kotoko Airport.

Pourquoi ne pas avoir pu atterrir à Abidjan ? Parce que tout simplement, un mandat d’arrêt attendait l’ex-président de l’Assemblée nationale. Pourtant, les Soroistes et pas seulement eux, s’étaient mobilisés pour l’attendre et l’accompagner jusqu’à son domicile.

Ainsi donc, Guillaume Soro est devenu un fugitif, recherché par la justice de son pays. Pourquoi  ce mandat d’arrêt qui vient au moment, disons-le où l’intéressé rentre pour se préparer aux joutes électorales, ayant déclaré qu’il veut être président de la République ?

D’abord, il faut aussi reconnaître que depuis qu’on l’a descendu de force de son perchoir, Soro, s’est mis dans le costume d’un grand imprécateur du pouvoir, pour ne pas dire de Ouattara. C’est indécent, inélégant car cela donne l’impression que poussé à la porte, l’homme crache dans la «soupe» dont il s’abreuvait hier. En se répandant en «secrets dévoilés» du temps de la rébellion et de la gestion du pouvoir, Guillaume Soro est-il frappé d’amnésie car lui-même est co-responsable des faits et méfaits de cette période trouble ?

Ceci étant, convenons que Soro est devenu le poil à gratter du pouvoir, il dérange, il gène et surtout, on ne veut pas qu’il soit candidat à la présidentielle !

Pourtant, si tant est qu’il remplit les conditions, il faudra bien laisser l’enfant terrible de Ferké, qui a acquis une envergure d’homme Etat, s’essayer au feu du suffrage universel. S’il se brule les ailes, ce sera la preuve, qu’il ne pèse pas électoralement. Mais user de la justice, car cet incident gravissime d’hier, n’est pas sans rappeler l’autre survenu en Espagne, il y a 2 mois où des prétendus policiers avaient débarqué dans l’hôtel de Soro pour l’arrêter, user donc d’une thémis nationale pour brider cette ambition est injuste.

Instruite par l’interminable crise politico-militaire de 2010-2011 dont les germes ont été semés en 2000, la classe politique ivoirienne devrait pourtant savoir raison garder. La mayonnaise de la réconciliation n’a pas pris, et il ne faudra pas retourner les rancœurs recuites, et le couteau dans les plaies mal cicatrisées.

En voulant coute que coute écarter Soro de cette présidentielle, le pouvoir créé toutes les conditions d’une crise pré-électorale, dont nul oracle ou devin baoulé, bété ou sénoufo ne saurait prédire les conséquences. Soro doit pouvoir être candidat en Côte d’Ivoire, s’il remplit toutes les conditions requises. Mais ce mandat  d’arrêt qu’on sort ou ressort comme cela, à tire-larigot à la veille de 2020, année électorale cruciale est de mauvais augure.

La rédaction

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR