Retrait des commissaires de  l’Opposition de la CENI:  Prémisses d’une crise  postélectorale ?

Retrait des commissaires de  l’Opposition de la CENI:  Prémisses d’une crise postélectorale ?

Vingt-quatre heures après le double scrutin du 22 novembre 2020, la Commission électorale nationale indépendante est dans l’œil du cyclone. Hier lundi 23 novembre 2020, alors que la CENI avec à sa tête Newton Ahmed Barry procédait à la proclamation des résultats de plusieurs circonscriptions électorales, les choses sont allées vite en fin de soirée.

Tout est parti du point de presse animé par les candidats signataires de l’Accord politique de l’Opposition, au siège du Chef de file de l’Opposition à Ouagadougou. Ce rendez-vous avec la presse a été l’occasion pour les 6 candidats présents au présidium de fustiger l’organisation du double scrutin par la CENI. Aussi, à travers la déclaration lue par le candidat du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), Tahirou Barry, ils ont dénoncé un scrutin émaillé d’irrégularités et de fraudes et rejeté en bloc la proclamation provisoire. A la suite de cette déclaration, le porte-parole de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) Moussa Zerbo, par ailleurs porte-parole du candidat Zéphirin Diabré a demandé l’annulation pure et simple de cette « mascarade électorale ».

« Nous avons  assisté à un désastre qu’on a appelé élection au Burkina Faso. On n’a jamais eu une si mauvaise élection au Burkina entachée de fraudes et beaucoup d’irrégularités. D’ores et déjà nous tenons à signaler que tous nos commissaires qui nous représentent ont été appelés à quitter dès l’instant la CENI .Indépendamment de cela aussi, nous tenons à dire, nous demandons purement et simplement l’annulation de cette mascarade à laquelle nous n’allons pas reconnaitre .Et il est inutile de penser à quoi que ce soit .Donc on gagnerait à organiser des élections qui puissent répondre effectivement aux attentes des populations…Ces élections nous les accepteront  pas », a indiqué Moussa Zerbo porte-parole du chef de file de l’opposition.

L’annonce du retrait des 8 commissaires de l’Opposition, marque du même coup un coup d’arrêt aux travaux en plénière et au processus de compilation et proclamation des résultats provisoires du double scrutin du dimanche 22 novembre dernier. Elle paralyse l’organe chargé de l’organisation de l’élection et ouvre la voie à ce que plus d’un redoutait « une crise post-électorale. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la crise couve depuis cette journée électorale du 22 novembre 2020.

Ainsi donc, comme par touché par l’effet domino de la situation politique qui prévaut en Guinée et en Côte d’Ivoire, le Pays des Hommes intègres s’achemine vers une crise post-électorale. A y voir de près, les prémisses d’une situation politique incertaine dont on ignore l’issue et les germes d’une période de contestations sont plus que visibles. En effet pour la première fois, le Burkina Faso jadis cité en exemple pour l’exemplarité de sa démocratie et sa stabilité, connaît des remous qui traduisent le manque de confiance entre acteurs politiques. Et il n’est pas exclu que cette situation qui fait suite à l’organisation mi-figue, mi-raisin du double scrutin du 22 novembre 2020, lors duquel, plusieurs irrégularités ont été enregistrées,  fasse le lit d’une crise politique dont on ignore l’issue. Gageons que la raison et l’esprit de dialogue qui ont toujours prévalu depuis le début du processus entre les parties, reprenne le dessus pour sauver ce qui peut encore l’être du processus et épargner le Burkina Faso d’une crise postélectorale. Un compromis est encore possible, il suffit d’avoir à l’esprit l’intérêt supérieur de la nation.

La rédaction

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