Soudan-Algérie- Egypte : Quand le maréchal Al-sissi donne des ailes aux Algériens et Soudanais

Soudan-Algérie- Egypte : Quand le maréchal Al-sissi donne des ailes aux Algériens et Soudanais

Alors que l’ex-tyran soudanais Omar El Béchir prenait la route de la prison, le maître de l’Egypte, Abdel Fatah Al Sissi, lui s’offrait un 4 à 6 et faisait sauter l’impromptu article de la Constitution qui limitait son bail à 2022.

Aval parlementaire à l’appui, le maréchal Sissi s’offre désormais un règne ad libidim et ad aeternam, puisque son compteur est rallongé de 2 ans et un autre mandat l’attend entre 2024 et 2030 ! Il aura alors 75 ans, avec 17 ans dans le rétroviseur.

Parvenu au pouvoir, par un coup d’Etat en 2013, après avoir cassé du frère musulman et embastillé son président Mohamed Morsi, le maréchal Al Sissi régente l’exécutif, le judiciaire, le parlement, l’armée égyptiens.

Or, il est parvenu au pouvoir grâce une révolution qui éjecta son maître d’alors Hosni Mubarak, laquelle révolution qu’il confisqua manu militari.

Eu égard au cas égyptien et avec ce charcutage à la hache de la Loi fondamentale, on comprend l’aversion des Algériens et des Soudanais pour la transition militaire, qu’elle soit ouverte ou voilée.

En Algérie, bien que le général Gaïd Salah soit d’une urbanité à toute épreuve et montre un caractère républicain, il est le produit du système voué aux gémonies par ses compatriotes. Bien qu’il ait mis 3 civils contestés d’ailleurs dont un Belaiz Tayez, le président du Conseil constitutionnel a déjà rendu le tablier, bien que ces civils soient donc au devant des choses, les Algériens restent circonspects sur l’avenir de la transition et l’issue de la révolution qu’ils savent «confiscable», par la seule force toujours homogène : l’armée.

Au Soudan, le général Abdel Fatah Abderahmane Burhan est réputé aussi être un militaire proche du peuple, il n’a pas massacré de Darfouri, ni martyrisé ses compatriotes, mais, il est militaire, il a servi sous le président déchu et même si la soldatesque appelle l’Association des professionnels soudanais et le mouvement «Liberté et changement» à proposer des noms pour l’avènement d’un gouvernement civil, la tête de cette transition pour ne pas dire l’artère fémorale reste militaire, avec tout ce que cela comporte comme risques et dérapages.

L’Egyptien donne raison aux Soudanais et Algériens et apporte de l’eau à leur moulin, car qui a bu boira. Qui nous dit que si les militaires s’imposent au devant de ces révolutions joyeuses, ils ne s’y éterniseront pas ?

Attention tout de même, car des pouvoirs civils au Soudan et Algérie, non adossés à une force légale, puissante et consentante, pourraient être la proie au terrorisme.

En Algérie, quoiqu’on dise, après les années de braise post 90, c’est bien Abdelaziz Bouteflika avec l’appui de la grande muette qui a dératisé le pays pour le rendre «propre» côté sécurité. Un pouvoir ‘’esseulé’’ sans l’armée, qui bien que vivant aussi de cet usufruit politique, un pouvoir civil donc sans l’armée, en Algérie ouvrirait la porte à des velléités djihadistes, pour ne pas dire plus.

Idem au Soudan où avec l’armée au pouvoir le «Pape noir» d’alors, le défunt Hassan El Tourabi n’avait pas pu accéder à la présidentielle, ni les cellules dormantes se réveiller. Serait-ce le cas sans les militaires, surtout après un si long pouvoir de 30 ans ? Tous les après interminables règnes sont potentiellement à haut risque, si un verrou n’est pas là pour le contenir. L’Algérie et le Soudan n’échappent pas à cette règle tacite et oh combien édifiante.

La REDACTION

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