Intérêts civils au procès Sankara La famille demande le franc symbolique

Intérêts civils au procès Sankara La famille demande le franc symbolique

Les plaidoiries pour les intérêts civils au procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons ont débuté hier lundi 25 janvier 2022, à la salle des Banquets de Ouaga 2000 faisant office de tribunal militaire. Au titre de la famille Sankara, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a précisé que leur combat était fondé sur la recherche de la justice et la vérité. De ce fait, il fait savoir que la famille de Thomas Sankara ne réclame rien. Cependant, elle souhaite recevoir la symbolique somme de 1 F pour préjudice moral. Quant à l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE), il a demandé que soit payé à l’État la somme de 1 145 462 048 francs CFA au titre des préjudices financiers, matériels et moraux subis. Cette somme devra être payée solidairement par les 11 condamnés. Le délibéré est attendu le 10 mai prochain.

Après avoir signifié l’importance de leur combat dans ce dossier, Me Bénéwendé Sankara a demandé que les coupables dans cette affaire leur paient «1 franc symbolique» pour préjudice moral. Aussi, la famille a également demandé la restitution à l’État, des effets de Thomas Sankara saisis notamment sa bague de mariage, un album photo, son pistolet, son journal Confidentiel et bien d’autres objets. Les Conseils des parties civiles ont également demandé que l’Etat soit constitué civilement responsable. Me Sankara et ses confrères souhaitent aussi que Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré soient condamnés à payer, la somme de 50 millions de F CFA au titre de frais à tous les avocats constitués parties civiles pour leurs frais de déplacement, d’hébergement, de restauration et autres». Cela permettra de prendre en charge trois avocats que sont Me Ferdinand Nzepa et Me Anta Guissé, inscrits au barreau de Paris et Me Olivier Badolo, inscrit au barreau du Canada.Ainsi, l’Etat et les accusés Gilbert Diendéré et Blaise Compaoré, condamnés à la prison à vie, seront contraints de réparer le préjudice matériel. Quant aux avocats inscrits au barreau du Burkina, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, Me Prosper Farama, Me Jean Patrice Yaméogo et Me Ambroise Farama, qui se sont civilement constitués pour défendre les ayants-droit de la famille du président Thomas Sankara, ils demandent des frais au titre des services honoraires. Les représentants de l’État, quant à eux, ont demandé réparation pour préjudice subi à hauteur de 1 145 462 048 F CFA. Selon l’Agent judiciaire de l’État (AJE), le préjudice subi par l’État burkinabè est énorme. De l’attentat à la sûreté de l’État en passant par l’inaction de l’État suite à un coup d’État. L’AJE cite comme préjudice : «le dédommagement fait à certaines familles (sauf celle de Thomas Sankara qui a refusé), la somme de 430 millions de F CFA en 2021, la réparation de la porte du secrétariat du Conseil de l’entente à 5 millions de F CFA, des munitions utilisées soit plus de 200 munitions évaluées à 7 millions de F CFA. Pour le coût général des préjudices moraux, matériels et financiers, l’État a demandé par l’AJE, que Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et les autres condamnés lui restituent la somme de 1 145 462 048 F CFA. Outre la famille Sankara qui ne réclame «rien», les autres victimes ont fourni des écritures à la Chambre pour obtenir réparation des préjudices subis. Selon Me Séraphin Somé, les préjudices subis par les familles dépassent de loin les sommes imposées de force par l’État en 2021. Le délibéré est attendu le 10 mai 2022 à partir de 10 heures.

Omar SALIA

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