Allégations de massacres de Rollo au Burkina : Le CISC enjoint les autorités à enquêter et à aboutir

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Si la mort n’est point un dysfonctionnement des guerres, mais faisant bel et bien partie de celle-ci, les bavures et autres exactions contre des civils constituent à certains égards des actes constitutifs de crimes de guerre que souvent des tribunaux spéciaux essayent de réparer par des procès (CPI, Cours africaines de Dakar, TPIR…). Encore faut-il matérialiser les objets du crime par une enquête menée avec minutie et parvenir à des résultats connus et acceptés. On n’en est pas encore à cette étape judiciaire voulue et souhaitée par le CISC, qui a invité encore les autorités burkinabè à bien vouloir diligenter une enquête sur des cas de tueries à Rollo (Toéssin-Fulbé) au Burkina Faso intervenus le 8 mars dernier.

La structure anti-stigmatisation que cornaque le Dr Daouda Diallo, vient encore hier 12 mars de sonner le cor sur des massacres dans cette localité du Centre-Nord, notamment dans la localité de Toéssin-Fulbé. Là, ce 8 mars 2023, dans la matinée, ce fut l’enfer : selon toujours le docteur Diallo, des «hommes en treillis avec des civils armés ont débouché dans ce patelin, ont procédé au tri des hommes qu’ils ont regroupés hors des concessions avant de les exécuter tout en prenant soin de ne pas inhumer les corps». Pour le CISC, il est urgent et nécessaire que le gouvernement mène rapidement une enquête pour «situer les responsabilités» pour faire la part de l’ivraie et du bon grain. Identifier les auteurs de cette tuerie de Rollo, contribuerait à rassurer les populations selon le CISC.

Il faut dire que depuis la tragédie de Yirgou, le 1er janvier 2019 dans la région du Nord, les massacres «ciblés» selon le CISC sont nombreux :

15 décembre 2022 : à Lorépéni (Sud-Ouest) 5 personnes, des civils sont exécutées.

18 décembre 2022 : à Kongoussi (Centre- Nord) un père et son fils sont tués.

22 décembre 2022 à Marmisga (Nord) des villageois sont enlevés et exécutés.

Entre le 30 décembre 2022 et le 3 janvier 2023, une trentaine de corps portant des impacts de balles ont été découverts au Nord-Ouest.

A chaque fois, le CISC a toujours sollicité sinon enjoint les autorités à situer la part de vérité, car selon cette ONG droit-de-l’hommiste, il y a un «délit de faciès» dans ces pillages et tueries sur fond de stigmatisations, qui durent maintenant depuis des années.

Ces pogroms, si on en croit le CISC, avaient incité les autorités à mettre en garde les «appels à l’épuration ethnique et à tout acte ethnique». En invitant fermement le gouvernement à réagir vite sur le cas de Rollo, le CISC est dans son rôle. Néanmoins, il convient de préciser qu’à l’heure actuelle, seule une sécurisation à minima de certaines zones du Burkina Faso pourrait aider ce genre d’enquête à aboutir compte tenu de la prégnance de l’insécurité dans de grands pans du pays en dépit des victoires engrangées par les FDS et VDP .

La REDACTION

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