1 000 enfants mineurs touchés aux Etats-Unis, sans doute, un chiffre approximatif, 300 prêtres éclaboussés, le scandale de pédophilie frappe toute la planète catho : Australie, France, Italie, … et bien sûr l’Afrique. Depuis des années et plus précisément depuis quelques mois (effet du mouvement Metoo ?), les victimes dénoncent, se plaignent et exigent justice. Ils éructent contre l’omerta et l’injustice qui recouvrent les robes maculées des prêtres fautifs. La pédophilie est une éclaboussure noire sur l’Eglise.
«Je demande pardon au Seigneur et à toutes les victimes pour les agressions sexuelles commises en Irlande», tel est l’acte de contrition du Pontife romain à Dublin le 25 août 2018. Mieux, il a même traité «d’excréments, de caca», tous ceux qui, au Vatican et ailleurs ont commis ou couvert, ces crimes indicibles, tout en reconnaissant la «honte et l’échec de l’Eglise». En France, le curé Pierre Vignon a initié une pétition le 21 août dernier, pour exiger que le Primat des Gaules, le cardinal Barbarin remette anneau cardinalice et barrette, pour avoir couvert des prêtres coupables, en particulier, dans l’affaire Preynat. L’Afrique, ce vivier catholique n’y échappe pas, des prêtres s’adonnent également à ces pratiques odieuses.
Au-delà de battre la coulpe de l’Eglise à Dublin, le Pontife romain doit trouver des solutions idoines. Aussi loin qu’on remonte dans le temps, ni les traditionnalistes du rite tridentin, ni les modérés de Vatican II ne peuvent tolérer la pédophilie. Peut-être un consistoire, voire un concile consacré à cette épineuse question et plus généralement au célibat des prêtres, pourait être un debut de solution.Il est vrai que sur cette affaire de célibat la position de l’Eglise reste inflexible. Or des faits têtus sont là et il faut les gérer. La justice temporelle doit être appliquée, et Benoît XVI avait ventilé une circulaire papale en 2010 pour reconnaître la responsabilité de l’Eglise dans les abus sexuels. Lorsqu’il n’était que le cardinal Joseph Ratzinger, à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi (nov. 1981-avril 2005), il avait indiqué la voie de la justice des hommes pour ce genre d’acte délictuel grave.
La pédophilie est dans l’Eglise, insidieuse, pernicieuse, et mortifère pour la foi catholique. Il faut l’en extirper, à défaut la circonscrire. Cela passe par la justice, et certaines réformes hardies à partir de Rome. Sa Sainteté François, consacré par son infaillibilité dogmatique du Concile du Vatican I en 1870 (cf: pastor Aetermos de Pie IX) devrait pouvoir le faire. Il en va de la crédibilité de l’Eglise.
Zowenmanogo ZOUNGRANA
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