De tout le brouhaha qui vrombit autour des conditions d’organisation de la présidentielle en République démocratique du Congo, ce sont assurément les observations de la Conférence épiscopale nationale (CENCO) qui doivent surtout attirer l’attention du côté du palais présidentiel où le président sortant attend de sortir. Un peu comme l’ouïe incroyable du chat qui arrive à démêler le bruissement d’une souris dans un tintamarre de cigales. Simplement, parce qu’il y a intérêt.
C’est certain, ces élections générales ne sont pas parfaites. Il y a trop de nuages sombres qui obscurcissent certains pans de ce scrutin. Et la CENCO ne fait pas de mystère sur les bizarreries qui entourent le dépouillement des voix. Elle n’en est pas encore au stade de tirer des conclusions puisque ses rapports ne sont pas encore tous rentrés au bercail, mais les constats qui sont faits valent le détour.
Moins de la moitié des procès-verbaux et fiches de résultat ont été signés par les membres du bureau et les témoins présents, dans un peu moins de la moitié des cas, ces fiches et procès-verbaux ont été remis aux témoins à la fin des dépouillements, s’ils n’ont pas été affichés devant les bureaux de vote. Mais plus interrogateur, la CENCO a noté que dans environ 500 bureaux, les résultats issus du comptage manuel et celui des machines à voter ne correspondent pas. Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui n’a pas tourné rond ? Etait-ce des erreurs de calculs, de comptage ou des erreurs « voulues », « manipulées », « engendrées » ? L’avenir se chargera de répondre à ces questions, décemment ou pas.
En attendant, ces quelques faits bizarroïdes dénudés par la Commission épiscopale jettent un nouveau jour sur cette coupure d’Internet et de réseaux sociaux qui s’est abattue sur les Congolais comme une douche froide. Comme si quelqu’un quelque part avait peur que les yeux de ces nouveaux canaux de communication ne s’allient aux lèvres des citoyens pour lever le voile sur des choses pas très catholiques qui se trament dans le dos des compatriotes de Kabila fils.
Il est certain que les oreilles attendent avec impatience et une ferveur religieuse la conclusion finale de la CENCO. C’est quasiment sûr que celle-là habillera ou non les élections générales de la RDC de la toge de la crédibilité ou du bonnet d’âne de la duplicité. Si ce scrutin a commis le crime de la partialité, la messe sera dite et les sermons risquent d’être salés.
Ahmed BAMBARA
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