Ceux qui avaient parié sur une réaction éruptive des partisans de l’ancien président Bozizé, après l’invalidation de sa candidature à la présidentielle avaient vu juste. Hier lundi 7 décembre 2020, ils étaient des centaines à battre le pavé pour dénoncer la mise à l’écart par la Cour constitutionnelle de leur « champion » à cette élection. Pour les soutiens de l’ancien chef de l’Etat, il n’est pas question d’avaler cette couleuvre de l’institution en charge de la validation des candidatures d’où les menaces sur le processus électoral lancé en République Centrafricaine.
Venant du Kwa Na Kwa, parti de Bozizé et de ses partis satellites, ces menaces doivent être prises au sérieux car, pour quelqu’un qui a déjà fait ses preuves dans la conquête du pouvoir par les armes, rien n’est à exclure. Et pourtant, François Bozizé avait l’occasion d’entrer dans l’histoire en se pliant tout simplement à la décision de la Cour Constitutionnelle pour favoriser une élection paisible et donner une chance à une paix durable dans son pays.
Certes, en recalant l’homme qui a maille à partir avec la justice internationale et qui a regagné le pays sur la pointe des pieds ou en catimini (c’est selon), les « grands juges » centrafricains ont accompli une œuvre de salubrité publique. L’absence de Bozizé à l’élection du 27 décembre prochain rebat les cartes politiques et offre un boulevard au président sortant Archange Touadera qui fait figure de favori. C’est également une aubaine et du pain béni pour les autres candidats en lice à ce scrutin tels que Dologuele Anicet, Ziguele Martin, Patassé Sylvain, Catherine Samba Panza et bien d’autres.
Le scrutin qui se tiendra dans une vingtaine de jours dans ce pays, constitue un rendez-vous historique, car pour une fois, les leaders politiques reconnus comme des « chefs de guerre » ne sont pas en lice. C’est donc là une opportunité rêvée pour le peuple centrafricain de tourner sans heurts la page sombre des Anti balaka et Séléka qui a ensanglanté l’ex-Oubangui Chari, meurtrit les cœurs de plusieurs Centrafricains et laissé de profondes meurtrissures et stigmates dans la mémoire collective. Vivement que cette opportunité ne fasse l’objet de gâchis de leur part !
La Rédaction
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