Il faudra donc attendre le début de l’année 2018 pour voir s’ouvrir le procès de Khalifa Sall. Ainsi en a décidé la Cour ce jeudi. Lorsqu’on est soupçonné d’avoir détourné près de 2 milliards de F CFA de deniers publics, il y a en effet bien de quoi amener à ouvrir une audience spéciale pour le juger. Les gros poissons ne sont pas mélangés dans la même nasse au menu fretin.

Cela donnera aussi le temps à chaque partie de se préparer et de mijoter ses «armes» pour ce combat qui s’annonce de longue haleine. L’accusation, à partir du 3 janvier 2018, devra prouver que l’ancien maire est poursuivi sur des arguments solides, des preuves qui  suffisent à le placer sous l’ombre et à trainer son nom et sa réputation dans la boue comme cela a été le cas depuis qu’il a été arrêté.

La défense également aura le temps à son avantage pour mieux peaufiner sa stratégie de mise en pièces de la racine qui nourrit les actuels déboires de l’ancien maire de la ville de Dakar. A l’audience, ils sont apparus sereins et même confiants. Apparemment, ils sont certains de pouvoir tenir la dragée haute à leurs confrères qui défendent les intérêts de l’Etat sénégalais. Comme pour dire que s’il devait être question que de questions juridiques, l’avalanche qu’ils se proposent de déclencher sur  le hameau de la défense suffirait à l’engloutir et à faire libérer leur client.

Mais lorsque l’ombre de la présidentielle de 2019 s’impose sur la bâtisse de la justice, il y a de fortes chances que les lumières de la balance ne suffisent plus pour y voir très clair dans le fatras des procédures judiciaires et le dilatoire lié à la course présidentielle. Il suffirait que ce processus judiciaire étire ses annales jusqu’en 2019 pour qu’on finisse par croire que Sall n’était pas si sale que cela.

Ahmed BAMBARA