En religion, on aurait pu appeler Aliou Diallo et Modibo Diarra des agnostiques, car ils suspendent leur jugement, pardon leur vote, puisque le premier, arrivé 3e au premier tour avec 8% et le second, 4e avec 7,46% ont catégoriquement refusé de donner des consignes à leurs ouailles pour le second tour de ce dimanche 12 août. Ni donc faiseurs de roi, ni alliances stratégiques, ou de circonstances, avec IBK, ou Soumaïla Cissé !
La posture du milliardaire Aliou Diallo détonne, car si dans une vie antérieure, il avait eu des atomes crochus avec IBK, les deux s’étaient brouillés, et lors de la campagne électorale, on avait senti, qu’il était plutôt Cissécompatible. Pour beaucoup d’analystes, il allait donc inviter ses militants à soutenir, le leader de l’URD. Quant à l’astrophysicien, son attitude est compréhensible, car il faisait cavalier seul, et s’était d’ailleurs démarqué de l’opposition, notamment du «Groupe des 18» qui avaient accusé la Cour constitutionnelle de concussions.
Mieux, son programme politique était qu’il fallait un «changement systémique» au Mali, et IBK et Soumaïla Cissé n’incarnaient aucunement chacun en ce qui le concerne, cette rupture fondamentale. «Remplacer IBK par Cissé n’est pas l’alternance, n’est pas le changement mais un simple jeu de chaise musicale», a martelé, Modibo Diarra, hier lors d’un point de presse. Aliou Diallo, lui dénonce les fraudes massives, les bourrages d’urnes, la mascarade électorale pour justifier cette position de suspension.
La question qu’on se pose est de savoir si cette politique du «Ni-ni», «Ni IBK, ni Cissé» est-elle de bon aloi dans ce cas de figure ? Bien que les voix des militants n’appartiennent pas aux leaders, quand on arrive 3e ou 4e avec un score acceptable, la logique veut qu’on indique à ceux qui vous ont fait confiance de voter pour celui proche de vous. Le refus de ces «2 faiseurs de roi», est la preuve qu’ils ne veulent pas de Cissé, ni
d’IBK venu 1er, par défaut et fraudes. Mais en même temps, c’est une position critiquable, car, laisser les partisans à leur libre-arbitre, c’est opter pour une solution de facilité. Certains voteront pour IBK, d’autres pour Cissé, et d’autres s’abstiendront. Dans l’un ou l’autre des cas, on ne pourra pas dire qu’on a voté pour le gagnant ou pour le perdant.
Politiquement, c’est une attitude irresponsable et opportuniste car on s’arroge un rôle de neutralité pour ne pas avoir à choisir. Mais ne pas choisir, c’est encore choisir ! Aliou et Modibo jouent à une fausse neutralité. En tout cas pour les deux duellistes, quel que soit le vainqueur, aucun n’aura à approcher Aliou Diallo ou Modibo Diarra, pour lui proposer des strapontins pour services rendus. Eux aussi n’auront pas à revendiquer quoique ce soit de la part du vainqueur du 12 août.
La Rédaction
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