Terrorisme, canicule, morosité économique : Une fête de l’Aid El Fitr en mode El Ninõ au Sahel

share Partager

Ramadan, Korité, Aid El Fitr, les noms de la fin du jeûne musulman diffèrent, mais tous renvoient à la clôture des 30 jours de jeûne que les disciples de Mohamed (PSL) se sont livrés. En fait l’Iftar final.

Aujourd’hui, dans la sous-région ouest-africaine, et à travers le monde (en Arabie Saoudite par exemple) les musulmans célèbrent le Ramadan. Une fête au Sahel qui est certes vécue, mais pour la plupart dans la sobriété, la prière, et la piété. Et pour cause…

Le sahel est en proie à une insécurité terroriste depuis des années qui a tiré l’économie vers le bas. Chômage, fermetures d’activités, décélération… toutes choses qui font que cette partie de l’Afrique vit au ralenti financièrement. Le panier de la ménagère qui pesait déjà comme un moineau, est devenu encore plus léger.

A cette situation économique et financière, s’est ajoutée une canicule, si fait que durant ces 30 jours, les jeûneurs l’ont senti passer. Il fait quotidiennement entre 45 et 49°c et le comble, les délestages d’électricité frappent des pays tels le Mali ou le Burkina-Faso et tout le monde ne peut pas s’offrir un groupe électrogène. Encore qu’à partir d’un certain degré, les groupes pétaradent, et les ventilateurs brassent de l’air chaud. Seuls refuges, les climatiseurs, hélas, pas à la portée de tout le monde. Une canicule qui décime au niveau de personnes du 3e âge et celles portant certaines pathologies incompatibles avec cette chaleur exceptionnelle.

Le dérèglement climatique ou plutôt un de ses effets a été vécu durement rendant ce mois de jeûne très assoiffant et insupportable pour les vieillards. Si on a décidé que 2023 fut l’une des années les plus chaudes, 2024 pourrait l’égaler, et on sent un mortel retour du phénomène El Ninõ sur ce Sahel déjà pas cadeauté par Dame-Nature.

Partout fusaient notamment dans les villes et campagnes des pays de la sous-région ces expressions «il fait chaud», une expression qui n’est pas un effet de style, puisque même les pays dotés de débouchées maritimes comme la Côte d’Ivoire ou le Togo ont vu le mercure monter de plusieurs degrés. Les populations ont soif, et à Ouaga par exemple, dans la soirée du 5 au 6 avril dernier un crachin est tombé du ciel, rafraîchissant une atmosphère irrespirable, cette pluie, appelée «pluie des mangues» ou «pluie de pâques», ces genres de pluies surviennent courant avril, et apportent du bien aux populations. Avec El Ninõ même ces pluies se font rares, car il y a quelques années, c’était souvent de vraies cordes qui arrosaient ces pays fréquemment frappés de sécheresse. Un Ramadan donc, ou outre le terrorisme les populations ont étouffé et ont eu soif même si jeûne rime avec «avoir soif de façon volontaire». Une fête Aid El Fitr en mode El Ninõ.

 

La REDACTION

0 réaction

Votre réaction
Nom
Adresse de messagerie
Site internet