L’ELECAM a bien essoré la pléthore de prétendants au trône d’Etoudi. Sur les 81 candidatures, seules 13 ont reçu l’imprimatur provisoire de l’institution électorale, ce samedi 26 juillet 2025, même si les recalés vont se tourner vers les instances compétentes pour contester. En attendant, les résultats prononcés par Enow Abraham EGBGE laissent plus d’une soixantaine sur le carreau !
Premiers à faire les frais de cette présélection sur dossier, les candidats indépendants, déjà handicapés par le manque de parrainages et de partis sur lesquels ils peuvent s’adosser. Ainsi, plus d’une vingtaine de postulants sont passés à la trappe.
Mais s’il est un candidat écarté qui secoue le landerneau camerounais, c’est bien Maurice Kamto. Le leader du MRC a bien déposé son dossier, qui comportait une énorme infirmité : celle de ne pas être soutenu par son parti d’origine, mais par le Manidem. Le MRC, ayant boycotté les dernières élections, n’a pas d’élu pour parrainer son mentor. Kamto a donc endossé le boubou du cornac du Manidem, lequel parti a aussi un autre candidat : Dieudonné Yebgo.
Finalement, lequel des deux, Kamto ou Yebgo a été choisi par le parti ? Pourquoi le Manidem laisse-t-il prospérer 2 candidatures ? Maurice Kamto a saisi le Conseil constitutionnel mais celui qui est arrivé 2e à la dernière présidentielle risque fort d’être absent le 12 décembre sur la ligne de départ.
Par contre, la présence de 2 ex-alliés du RDPC Bakari Tchiroma et Bello Maigari pourraient donner un peu de piquant à cette présidentielle dont les précédentes sont comme des frères siamois : ternes, sans relief, pas de part d’inconnue, après Biya, c’est toujours Biya pour les 7 dernières élections !
Non pas que les 2 «transfuges», figures emblématiques du Nord, de l’extrême Nord et de l’Adamaoua vont trop secouer le rouleau compresseur RDPC, mais ils transforment ce gros bastion traditionnellement acquis au parti présidentiel en «swings states camerounais». Et même que Biya peut perdre carrément le Nord !
Mais, qu’on ne se trompe pas, 2025 ne sera pas 1992, année où le totem du SDF John Fru Ndi avait fait match nul avec Paul Biya. C’est déjà Mathusalem, et depuis lors, le chairman n’a jamais eu de remplaçant pour tutoyer Biya !
Le format 12 + 1 la liste provisoire c’est-à-dire 12 + Biya ne va pas fondamentalement changer la donne à cette présidentielle, qu’il y ait plus ou moins après l’arbitrage des grands juges.
A 92 ans dont 43 de location au palais d’Etoudi, Paul Biya reste bien le favori parmi cette foultitude de candidats. Il a secrété un système dont il en maîtrise la mécanique, tous ceux qui guignent son fauteuil lui doivent tout ou presque, il est bien le deus ex machina politique du Cameroun de ces 40 dernières années.
Même si à la vérité, il est temps qu’il songe à aller se reposer à Mvomeka, en faisant soit un passage de témoin à la tunisienne, tenter une dévolution filiale ou normale dans l’écurie du RDPC, où ne manquent pas les dauphins tapis dans l’ombre de peur…de se voir décapiter par l’opération Epervier !
Aujourd’hui au Faso


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