15 civils tués à Tin-Akoff au Burkina :  Sanglantes représailles contre des populations

15 civils tués à Tin-Akoff au Burkina : Sanglantes représailles contre des populations

Tragique, révoltant, lâche, barbare…, les qualificatifs ne suffiront jamais pour exprimer ce que vivent les populations civiles de plusieurs localités du Burkina Faso en proie aux incursions répétées des groupes armés terroristes. Le mardi 18 mai 2021, c’était au tour des habitants de Adjarara (hameau de culture situé à quelque 7 kilomètres de Tin-Akoff) dans la province de l’Oudalan de vivre le martyre. Réunis pour célébrer la venue d’un nouveau-né, ils recevront la visite d’indésirables invités. Arrivés à moto, comme c’est le cas dans la majorité des incursions, plusieurs hommes armés y ont fait irruption pour créer la désolation. Au moins 15 personnes toutes civiles passeront de vie à trépas. Selon plusieurs sources, ce village se distinguait par sa «franche et grande collaboration avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) déployées pour contrer le phénomène dans la région du Sahel. Sans être prétentieux, il s’agirait donc, d’une expédition punitive contre des «agents de renseignement» des FDS, qui traquent jour et nuit ces «forces obscures».

Ce nouveau massacre de civils intervient moins de soixante-douze heures après la tournée effectuée par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Chériff Sy, dans plusieurs régions dont celle du Sahel, pour requinquer le moral des troupes sur le terrain. Plus encore, il a lieu alors qu’une opération de sécurisation des régions du Nord et du Sahel dénommée «Houné» (dignité en langue Fulfuldé) est en cours. Ce massacre de civils à ce moment précis n’est donc pas anodin. Il pourrait être vu comme un double message envoyé aux populations et aux FDS. Comme pour signifier le risque auquel s’expose tout quidam qui serait tenté de fournir des informations aux Forces armées, l’ampleur de cette attaque sonne donc comme un avertissement sanglant. En effet, l’équipée punitive d’Adjarara somme les populations à ne pas collaborer avec les forces de défense, puisque ce bled supplicié ce 18 mai était réputé fournir des infos aux militaires. C’est aussi, un pied de nez qui est fait à la présence militaire dans cette région.

Il remet au goût du jour, le dilemme de populations civiles prises entre le marteau des FDS et l’enclume des groupes armés, depuis plus de quatre ans, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ce dernier acte des terroristes pose avec acuité la question de la protection des sources de renseignements. Dans ce contexte de grande incertitude, la frontière entre la tentation de se soumettre à l’envahisseur et celle de rester zain en participant à l’effort de guerre s’amincit considérablement. C’est du reste, ce qui a été donné de voir à travers plusieurs vidéos où des habitants d’une localité de guerre lasse, ont entamé des négociations avec des terroristes pour sauver leur tête et ce qui peut encore l’être. Coup de fusil vengeur par-ci contre de supposés collaborateurs avec les soldats, estocade sanglante par-là contre un hameau dont les fils ont intégré les VDP comme ce fut le cas à Kodyel, les terroristes frappent.

En attendant donc, les résultats de l’opération «Houné» troisième du genre, après «Otapuanu en mars 2019», dans la région de l’Est, «Doofu en  mai 2019», dans la région du Sahel, tout le malheur que l’on pourrait souhaiter au Burkina Faso, c’est de voir les Forces de défense et de sécurité «restaurer» la paix et la dignité des populations dans ces deux régions plus que jamais menacées d’occupation terroriste.

La rédaction

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