Maïmouna Ndour Faye, directrice de la chaine privée 7TV et Babacar Fall directeur de la radio RFM ont été interpellés à Dakar, en l’espace de 2 jours d’intervalle par la gendarmerie et la police, arrestations liées à l’affaire Madiambal Diagne du nom de cet autre patron de presse, soupçonné d’avoir trempé dans une affaire de gros sous via sa société de construction, somme estimée à 21 milliards de francs CFA. Que reproche-t-on à nos deux confrères ?
D’avoir tout simplement traité de cette affaire Madiambal, de façon partiale, alors que les enquêtes diligentées sont toujours en cours. Ce sont des interpellations qui ont fait réagir le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), qui condamne une « atteinte à la liberté de la presse et à la conscience démocratique ». Ces incidents médiatiques interviennent aussi au moment où se déroule le premier Salon international des médias d’Afrique (SIMA). Mais surtout, dans un pays tel que le Sénégal à tradition démocratique, cela prouve que les relations Presse-Pouvoir ont toujours été empreintes de méfiance, voire de défiance et souvent houleuses. Les journalistes côtoient des puissants de la cité qui aiment bien le travail qu’ils font, qui adorent qu’on répercute leurs faits et gestes. Mais gare à la bévue, à un adverbe, une incise, ou un qualificatif de trop, même de bonne foi… N’en parlons pas un éditorial qui exhume certaines questions, le journaliste devient obséquieux et bon pour une audition ou la prison. Même sous le pouvoir du PASTEF, porté pourtant à bout de bras par les médias, les relations ne se sont pas pacifiées. L’arrestation des 2 journalistes mardi vont montrer à dessein qu’entre presse et pouvoir, si les raisons d’une séparation de corps sont souvent tangibles, le divorce est impossible.
Aujourd’hui au Faso
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