21 février 2019 │ Aujourd’hui au Faso a 5 années │ Plaise à Dieu, le sacerdoce continue

21 février 2019 │ Aujourd’hui au Faso a 5 années │ Plaise à Dieu, le sacerdoce continue

«Quoi ? Aujourd’hui quoi ? … non, non, on ne vous connait pas, vous n’êtes pas invités»… tel était l’accueil réservé a notre «journaliste», les premiers mois de parutions lors des cérémonies. C’était déjà en 2014 car de même qu’en Afrique, il existe des journaux sans lecteurs, Aujourd’hui au Faso a cancané dès le départ sans gratte-papiers, sans être invité, ni souvent au fait des événements nationaux. Un volontaire, plus un «collaborateur» s’échinaient à «noircir» nos 12 pages composées le plus souvent de visuels que nous diffusons gratis pour occuper nos espaces vides.

Evidemment pas de pow wou rédactionnel journalier (conférence de rédaction) par manque de journalistes, pendant des mois, auxquels se sont ajoutés les casses-têtes de l’impression (6 mois de galère financière à coup de millions pour imprimer chez un privé), la distribution et on passe sous silence toutes les insomnies liées à la création d’un quotidien dans l’environnement de fin de règne que connaissait le Burkina en 2014. Notons tout de même les procès en partialité, les coupures brusques d’abonnements et des rares contrats glanés ça et là intimés par certains ministres, soupçonnant le journal d’être de tel bord, les refus de certains directeurs de communication et pas des moindres de nous associer à certains événements de leurs départements etc. L’histoire, la vraie du journal existe pourtant connue en partie par certains. Mais un jour peut être, l’écrirons-nous.

Un quinquennat donc derrière nous, mais si vite écoulé qu’on se serait cru hier ou avant-hier, n’eut été le chapelet des faits de société dont notre miroir a donné le reflet dans sa réverbération, la pile de journaux entassés, les articles, reportages et éditoriaux objectifs et circonstanciés. Avec 1233 numéros parus, et aucun «Non-paru« sur le plan éditorial, nous avons gagné la bataille de la périodicité. Aujourd’hui au Faso a conquis un lectorat, car l’atmosphère de chamboulement politique de 2014 a créé également un besoin en plus dans les médias, et nous avons essayé d’apporter une valeur ajoutée, en mettant l’accent non sur les articles kilométriques et nombrilistes, c’est nécessaire souvent, mais sur des «short-short» (cf. : les news du jour), sans oublier que l’actualité internationale y figure en bonne place, dans nos éditions qui restent à être étoffées en rubriques (culture, économie …).

Un grand merci confraternel à la Radio Savane FM du Burkina, qui nous à introduit dans les chaumières et le pays profond, à la RTB, à BF1 et à RFI qui nous a ouvert la vitrine internationale, à France 24 qui en 2015 nous a fait un coucou avec notre UNE, à Courrier international… qui reprend souvent nos éditoriaux.

En journalisme, il faut 80% de travail et 20% de chance, viatique indispensable à la pratique du métier même si l’on sait que la chance, cette coquine n’est pas facile à apprivoiser. Et la malchance est une faute professionnelle dans ce boulot.

Comme les autres confrères, Aujourd’hui au Faso est confronté aux réalités de la conjoncture nationale marquée par une économie sous perfusion, les factures et contrats impayés, pas payés du tout ou réglés avec un trop grand retard, la rareté des publicités et insertions, en gros au sale harmattan qui souffle sur les médias en ligne, papier et autres.

La faute au terrorisme, au manque d’argent, à la kyrielle de journaux dont certains qui avaient fait du «Blaise Bashing» comme fonds de commerce et qui se retrouvent sans matière première d’où un lectorat qui s’est érodé, et on oublie les réseaux sociaux, poubelles de l’info,  qui ont grignoté l’audimat et l’audience…

La bouée de sauvetage réside dans le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP), l’Etat et même certaines chancelleries doivent soutenir les médias comme dans les années 90.

Seul baume au cœur malgré l’indigence de nos moyens: la presse burkinabè est 1ère de la sous-région, 5e en Afrique, 41e dans le monde. Ce n’est pas un fait du hasard.

Rien que pour cela, plaise à Dieu, nous poursuivrons notre vocation comme un sacerdoce, les poches souvent trouées, malgré le costume et la cravate, la tête dans les étoiles et la foi pour le meilleur en nous.

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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