C’est décidé, la présidentielle en Guinée est pour le 28 décembre 2025. Le Général président Mamadi Doumbouya est enfin sorti à moitié du bois. L’homme du 5-Septembre avait beau avancer de façon précautionneuse usant de subterfuges, nul ne croyait à sa non-candidature, un scrutin qu’il a longtemps maintenu dans les dédales de l’hypothétique, mais chacun savait que le Général Doumbouya guignait le fauteuil présidentiel en entrant maintenant au palais Mohamed 5 non pas par la canonnière mais par l’urne.
Ses affidés et épigones ont régulièrement fait le tour de chauffe du ban et l’arrière ban de la Guinée sur l’homme providentiel qu’il était. Une précampagne qui se déroule depuis des mois par le truchement d’évènements culturels et sportifs rattachée au nom du Général Doumbouya pas encore candidat officiellement. Et l’avènement de la nouvelle constitution aval référendaire à l’appui du 21 septembre, a achevé de déciller les yeux des Guinéens que le tombeur de l’Alpha Condé compte bien rester à la tête du pays.
Dans cette nouvelle Loi fondamentale, les clauses qui instaurent le septennat créent une Haute Cour de justice, ne sont pas là par hasard puisque cette constitution remplace la Charte de la Transition qui prescrivait toute destinée présidentielle de Doumbouya à la… présente Transition au long cours d’ailleurs. A présent, les militaires qui ont pris le pouvoir il y a 4 ans peuvent postuler à un mandat électif.
En convoquant le corps électoral pour ce 28 décembre, le Général Doumbouya fait tomber un masque qui était transparent. En attendant le jour de l’annonce officiel de sa candidature, les semaines à venir, tous ses partisans à commencer par son premier cercle mouilleront les costumes et habits amples et multiplieront les supplications pour que le président sortant ne lâche pas le bateau guinéen.
Mieux, en préposant la présidentielle avant les législatives, le camp présidentiel a vu juste quant à l’accaparement des principaux leviers du pouvoir (Exécutif et judiciaire). Car une fois, le Général sortant élu qui oserait ne pas faire partie de la coalition qui le soutiendra et sera forcément majoritaire à l’Assemblée nationale ? Ce qui laisserait le champ libre au président d’appliquer son programme sans trop de raffut.
A la vérité, c’est un vernis démocratique que la Guinée va se recouvrir à partir du 28 décembre car si l’armature institutionnelle aura les atours de la démocratie, l’ossature reste fondamentalement militaire, et chacun jouera son rôle sous l’œil du Général président. Chacun se contentera de boire le lait sans commentaire sur la taille de la vache.
Aujourd’hui au Faso
COMMENTAIRES