Hier 7 août dans la salle de la Cour suprême où siège la Cour criminelle, Succès Masra l’ex-Premier ministre du Tchad était bien présent devant les juges, c’était la 2e audience de ce procès dit de Mandakao, du nom de cette localité où 76 personnes ont été tuées lors d’escarmouches intercommunautaires le 14 mai 2025. Accusé « d’assassinat et association de malfaiteurs » via une audio qui lui est attribuée, Succès Masra nie tout en bloc. Non, il n’est pas celui qui a provoqué cette tambouille meurtrière entre éleveurs et paysans à Mandakao. Ses avocats qui sont sur cette crête de défense ont réitéré leur demande de mise en liberté pour leur célèbre client. Négation donc de celui qui fila le parfait amour politique avec les autorités entre 2024 et début 2025, avant ces ennuis judiciaires et même un divorce après la présidentielle.
C’est de cette relation, sinon de cet Accord signé sous l’égide du chef de l’Etat de RD Congo, c’est de ce deal politique aussi dont il sera question dans ce prétoire tchadien. Le patron des Transformateurs invoque en effet cet Accord dont l’une des clauses principales stipule qu’il a été acté une amnistie générale pour tous, ce qui a permis d’ailleurs à l’époque à Succès Masra de revenir à N’Djamena pour étrenner la Primature. L’audio, l’objet du délit, si tant qu’elle est authentique tombe sous le coup de cette amnistie générale, donc, il n’y avait pas de quoi poursuivre Succès Masra. En tout cas, le Collectif des avocats de l’ancien premier ministre s’en tient à ces faits. Le mis en cause qui a pris la parole, tout en niant, a d’abord manifesté sa compassion aux victimes, sur un ton décontracté et confiant. Quelle sera l’évolution de ce procès ? Sera-t-il condamné ou relaxé ?
Aujourd’hui au Faso
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