2e sommet de la CEDEAO sur le Niger : C’est l’affinement de l’intervention ou le recul !

2e sommet de la CEDEAO sur le Niger : C’est l’affinement de l’intervention ou le recul !

C’est surement un Bola chiffonné ou transi qui trône actuellement dans son fauteuil d’Aso Rock, ne sachant que faire du brûlot  nigérien, lui qui a peut-être parlé trop vite en brandissant le gourdin contre les putschistes même en dernier ressort.

L’ultimatum a expiré ce 6 août 2023 à minuit, le général Tchiani et ses putschistes n’ont pas remis le pouvoir et n’ont pas l’intention de le faire. Les chassés-croisés diplomatiques n’ont rien donné. Il ne reste plus que la diplomatie souterraine et toujours celles officielles comme les émissaires de l’Union Africaine et des Nations Unies demain à Niamey. Car en ce qui concerne ceux du Burkina et du Mali, c’est pour soutenir le général Tchiani.

La réunion de ce jeudi 10 août 2023 à Abuja sera sans doute consacrée à l’attitude  à adopter face aux putschistes. Les chefs d’état-major se sont dits prêts depuis vendredi dernier. 22 000 Casques blancs devraient participer à cette équipée restauratrice. On dit même que certains sont déjà prépositionnés dans deux pays. Lesquels ? Toujours est-il que le Niger a fermé ses frontières aériennes et des «Comités de veille» fouillent tout ce qui circule dans Niamey. 30 000 Nigériens se sont rassemblés le dimanche 5 août au stade Seyni Kountché pour apporter leur soutien au général Tchiani. Alors un sommet de la CEDEAO, à quelle fin ? Elle qui joue le peu de crédibilité qui lui reste. Sans doute, au regard de la bronca extérieure, c’est la recherche d’une solution médiane qui sera privilégiée. Laquelle ? Allons-nous assister à un compromis qui évitera un affrontement entre pays de l’espace ? Au fur et à mesure que les jours s’écoulent, la tension ne cesse de monter.

Face aux partisans de la ligne dure de la CEDEAO dont le Nigéria semble être la locomotive, se dresse une coalition de quatre pays  (Mali- Burkina Faso- Niger et Guinée) de l’organisation qui menace d’entrer en guerre contre les troupes de la CEDEAO en cas d’intervention contre les militaires putschistes.  Au-delà du risque d’affrontement, c’est l’existence même de la CEDEAO en tant qu’organisation qui est menacée. Il n’est pas exclu qu’après avoir levé le ton contre le général Tchiani et ses camarades, le successeur de Buhari calme le jeu et tempère ses ardeurs, mais qu’adviendra-t-il de l’exigence du retour à l’ordre constitutionnel et la réhabilitation du président Bazoum ? Le désaveu massif d’une éventuelle intervention militaire par plusieurs pays, va-t-il imposer aux chefs d’Etat une autre ligne de conduite ? Quid de l’engagement pris par le président Bola Tinubu de mettre fin aux coups de force dans la sous-région ?

Ce jeudi 10 août, c’est une CEDEAO qui aura à cœur de sauver la face sans pour autant laisser les putschistes tranquilles qui se réunira à Abuja. Va-t-elle passer outre les inquiétudes et réserves pour contraindre les tombeurs de Bazoum à la reddition ou va-t-elle mettre en avant la préservation de la paix pour laisser le général Tchiani aux affaires tout en se contentant de la batterie de sanctions prises à l’encontre du Niger ? Ce sont les deux alternatives qui s’offrent à elle !

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