34e Sommet de l’UA : Félix Tshisekedi, président de la RDC et du continent : «c’est vraiment l’année de son année»

34e Sommet de l’UA : Félix Tshisekedi, président de la RDC et du continent : «c’est vraiment l’année de son année»

Parvenir en quelques semaines à faire tomber 3 kabilistes et pas des moindres, la patronne de la chambre basse, Jeanine Malunda, le chef du gouvernement Sylvestre Ilunga, et celui qui dirigeait la chambre haute, Alexis Thambwe Mwamb et prendre enfin tout le pouvoir, c’est assurément l’œuvre d’un animal politique très manœuvrier.

C’est cette preuve que vient d’administrer Félix Tshisekedi, qui par touches successives faites de petites pauses et de grandes accélérations, est en train de conjuguer Joseph Kabila dans le plus imparfait des conditionnels pour ne pas dire tourner définitivement la page de son prédécesseur. Habiter la fonction présidentielle, avoir une majorité très confortable à tous les niveaux, bref l’Union sacrée qu’il a tant désirée a pris forme par une débandade du camp kabiliste, ou un sabordage de ses membres et une prise en main du pouvoir par le fils du défunt «Sphinx de Limete».

Quelle métamorphose ou plutôt quel jeu de rôle ! Certes, Félix Tshisekedi doit dire merci à la Conférence épiscopale congolaise (CENCO), sous la médiation de laquelle, l’Accord de la Saint Sylvestre, lui a ouvert un chemin étriqué dans lequel il s’est engouffré, mais il doit cette victoire contre Kabila, à son opiniâtreté, à un caractère bien trempé, qu’il cache bien derrière sa débonnaireté, à la baraka peut-être et à une habilité diplomatique.

Accepter le deal de janvier 2019, se montrer proche du peuple par la gratuité de l’enseignement, faire le tour des régions où sévissent des prurits conflictuels, se rapprocher des caciques de Lamuka, tels Katumbi et Bemba, dont l’un pourrait occuper la primature, ce sont par ces gestes que Félix Tshisekedi est parvenu à renverser la vapeur.

Et ne voilà-t-il pas que lors du 34e sommet de l’Union africaine (UA) de ces 6-7 février 2021, ses pairs le hissent sur le toit du continent, en le désignant comme président en exercice, le plus jeune des 5 précédents présidents de l’UA.

Ici aussi point d’angélisme ou de fausses analyses, l’homme a prouvé qu’il a le physique de l’emploi : il a pu séduire ses homologues de par sa diplomatie par exemple auprès de l’Egypte et de l’Erythrée à propos du barrage de la discorde, celui de la Renaissance. On l’a vu parcourir d’autres pays pour faire entendre la voix de la RDC, mais aussi de l’Afrique.

Président plein de la RDC et de l’UA, c’est une consécration. Il lui reste à prouver que ses larges épaules sont assez solides pour solutionner des problèmes domestiques, comme le chômage, les guerres et rébellions dans ce pays à 6 fuseaux horaires, à pacifier le pays. Mais sans oublier le continent avec la pandémie de la Covid-19, l’autofinancement des projets, l’intégration africaine, les conflits…

Si ‘’Fatshi’’ parvient à réussir dans ce double boulot national et continental, le moins qui puisse lui arriver est qu’un boulevard s’ouvre devant lui pour l’échéance de 2023. D’ores et déjà, 2021 s’avère «l’année de son année» pour reprendre le refrain de la chanson de l’artiste ivoirien JC pluriel.

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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