Les jeunes du Kenya remettent le couvert (10 victimes hier) à Nairobi à l’occasion de la 35e journée de Saba Saba, «sept-sept» en swahili,renvoyant au 7e jour du 7e mois. Il y a 35 ans, une foule monstre s’était rassemblée en un soulèvement pour exiger le multipartisme et la démocratie dans un Keyna qui était sous la férule du président Daniel Arap Moï qui régna de 1978 à 2002. Commémorée chaque année, cette journée historique est célébrée mais pour le cru 2025, elle prend un relief particulier, pour ne pas dire brûlant et violent car précédé depuis un mois par des manifestants qui sont vent debout contre le pouvoir de William Ruto qui a imposé des taxes drastiques, et dont les sécurocrates ont multiplié les ratonnades et les brutalités contre les populations sans oublier les disparitions de certaines personnes.
Aux cris de «Ruto doit partir ! Un seul mandat» (Ruto must go ! Watam), ces Jean valjean Kamyans ont battu le macadam quelques temps hier 7 juillet, puisqu’ils en ont été empêchés par les escouades de policiers qui ont transformé Nairobi en ville en état de siège.
Une capitale fantôme dont le silence est quelquefois troué par les boda-boda, lestaxis-motos et évidemment par les policiers. Dans d’autres villes du Kenya, mêmes scènes, avec des barricades et des jeunes et policiers se regardant en chiens de faïence !
Les manifestations du 25 juin dernier avaient fait une vingtaine de victimes, 500 arrestations, et le pouvoir avait fait cas d’un «coup d’Etat » avorté, anrratif démenti par les manifestants qui accusent les autorités d’avoir armé des gros bras pour semer la zizanie afin de justifier les violences. En juin, un enseignant critique notoire du pouvoir a été arrêté et est mort en prison. Pourquoi ces manifestations à tiroir au Kenya ?
D’abord, il y a cette «Génération Z» ces jeunes nés entre 1997 et 2011 et de ceux de 1965 à 1980, qui sont ras-le-bolisés par les mœurs politiques, au Kenya, faites de passe-droits, de corruption, et d’absences de perspectives. Sur appel des réseaux sociaux, ces jeunes ont ciblé le chef de l’Etat William Ruto, élu comme 5e président du Kenya en 2022 lequel est confronté à la fois par ce besoin pressant des populations et une dette abyssale à combler.
Ensuite, il y a cette Loi budgétaire qui passe mal et dont les Kenyans demandent son retrait. Pour le moment, la seule réponse des autorités est cet attelage qu’a tenté le président Ruto, en faisant une alliance avec l’opposant historique Raila Donga, mais ces épousailles semblent avoir produit peu d’effet. Et il y a surtout ces répressions quotidiennes qui apparaissent comme les seules alternatives. Et le Kenya, havre démocratique connaît de plus en plus ces accès de violences kafkaïennes !
Aujourd’hui au Faso


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