Une prestation jusqu’au bout du goût de la nuit, celle de Paul Biya. De l’Assemblée nationale, Paul Biya tout en verre au Palais de l’Unité où s’est achevée cette longue journée, par un diner offert par le couple présidentiel, la galaxie Biya a célébré la 9e prestation du 8e mandat de son champion avec faste, et flonflons.
Paul Barthélémy Biya réélu le 12 octobre dernier donc a prêté serment ce jeudi 6 novembre pour un 8e mandat. Reclus quelque part soit au Cameroun mais plus plausible « dehors », c’est-à-dire hors du Cameroun, la bataille est à 80% perdue. Non pas que le nonagénaire, qui restera accoudé au fauteuil présidentiel pour un septennat a réellement gagné les élections, mais comme disent les militaires, c’est le terrain qui commande la manœuvre. Biya est au Cameroun, l’appareil le RDPC plus l’Etat sont là, Yaoundé la capitale n’a pas connu le ralentissement ni l’arrêt des journées « villes-mortes » décrétées par Tchiroma. Et comme l’a dit Biya, il y a plus de 20 ans, « si Yaoundé est calme », le reste du Cameroun peut-être en ébullition, y a rien à voir, circulez !
Si Tchiroma s’est réfugié au Nigeria, 2 raisons font qu’il ne pourra pas y demeurer longtemps sans risque :
Ahmed Bola Tinubu, ne voudra pas se brouiller avec Biya, et la raison d’Etat dépassant la personne de Tchiroma, Bola sera contraint de livrer l’encombrant exilé.
La lutte contre Boko Haram à la frontière commune Nigeria-Cameroun est un enjeu capital pour le Nigeria, qu’il ne le sabordera pas pour garder Tchiroma. Bien que beaucoup de régions vibrent pour le challenger de Biya, et suivent ses mots d’ordre, il y a la lassitude, et surtout (encore) pour un chef qui n’est pas présent sur le territoire. Combien seront-ils ses compatriotes prêts à offrir leur poitrail aux balles des securocrates de l’Etat et à respirer les m3 de gaz lacry. Pour un Tchiroma absent ?
Le scénario d’une puissance tutélaire, qui dégommait un président indésirable pour ramener son remplaçant en exil dans un avion pour l’installer à la présidence est révolu. C’est dire qu’il faut que Tchiroma soit in situ au Cameroun pour continuer la lutte. Enfin, Paul Biya a la plénitude des pouvoirs régaliens de président. Il a ânonné les vieilles marottes qu’il sert depuis des décennies. Devant les grands juges qui lui ont remis son serment, et sans doute « le président élu par le peuple » comme le dit Tchiroma qui reste invisible n’y peut rien. A 92 ans dont 43 au pouvoir auxquels s’ajouteront ce nouveau septennat, Biya ne peut plus rien faire qu’il n’ait pu faire auparavant. Il a promis de réaliser des réformes institutionnelles, de résoudre le chômage, la santé… il a rassuré, l’auditoire a applaudit. Mais que sera le Cameroun sous Biya puissance 8 ? Mystère et boule de gomme.
Aujourd’hui au Faso
COMMENTAIRES