Un permis d’exploration s’étendant sur 1 600 km2, c’est ce que la RD Congo a accordé à la société américaine Kobold Metals ce 17 juillet 2025 visant à exploiter le gisement de lithium Roche Dure de Manono dans le Tanganyika. Si l’Accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda à Washington le 27 juin est poussif (malgré le paraphe M23-RD Congo de Doha), celui signé plus tôt stipulant sécurisation de cette région par les USA contre autorisation d’en exploiter les richesses minières, ce dernier avance à la vitesse grand V.
Concrétisé sur le papier par le ministre des Mines de la RD Congo et le patron de Kobold Metals de la région Benjamin Katabuka, ce contrat est un grand coup pour les USA, et ce n’est pas sans raison que 2 Tycoons financiers américains y vont injecter leurs billes : Bill Gates et Jef Bezos vont mettre 1 milliard de dollars pour cette opération qui est un paquage en 3 volets :
1) Une numérisation tous azimuts des données géologiques de la RD Congo, en clair, faire un inventaire de ce pays-continent scandale minier, où les terres sont farcies de …terres rares ! Une cartographie qui sera à la portée du public.
2) Explorer à fond via l’IA les nouveaux gisements autant dire fouiller et refouiller pour trouver d’autres minerais ontiques.
3) Enfin, la phase qui intéresse Kobold Metals et les USA, celle de l’exploitation du lithium indispensable dans la confection des batteries pour véhicules électriques !
Mais voilà si tous les détails de ce deal n’ont pas été révélés, il est un qui est un secret de polichinelle : la mine de Manono n’est pas à son premier «acquéreur» pour parler trivialement.
Manono d’abord fut l’objet d’une adjudication au profit de AVZ Minarals, une société australienne, contrat résilié par l’Etat congolais pour insuffisance de résultats, rétrocédé ensuite à la chinoise Zijin Mining sans que pour autant le différend avec AVZ ne soit apuré. Autrement dit Kobold Metals prend la mine de Manono en mode litige qu’il faudra forcément gérer.
Son avantage, elle a le soutien ferme de l’Etat, le président Felix Tshisekedi qui a assisté à la signature a même écrit sur sa page X pour confirmer ce partenariat Kobold-RD Congo.
Ensuite, sous-tendue par l’autre accord sécuritaire, ce parapluie militaire américain que la RD Congo appelle de tous ses vœux pour pacifier justement les «zones à guerre» celles bien cadeautées par Dame Nature en minerais précieux, grâce à ce deal protecteur Kobold Metals signé de bons augures. Ensuite, l’enjeu économique pour la sous-région vaut son pesant d’un deal avec Kobold Metals : le tronçon ferroviaire Lobito-Katanga est tout bénef pour cornaquer le cuivre, le cobalt, le Nikel et le lithium, un corridor soutenu à bout de bras par les Américains, pour contrer le redoutable concurrent chinois.
AVZ et Zijin Mining ont-ils pour autant fait le deuil de Manono ? Si pour le premier l’australienne, la justice s’en est mêlée et que l’affaire reste à être tranchée définitivement, pour la Chine, bien implantée en RD Congo, malgré quelques infortunes, il est certain, que le Dragon n’abandonnera pas ce juteux marché, où elle a déjà de grosses parts.
C’est dire que Kobold Metals constitue une solution médiane, la RD Congo demeure bel et bien une grande arène minière où les USA et la Chine vont se battre, avec des pauses, mais à l’évidence une bataille chronophage.
Aujourd’hui au Faso
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