Après le gouvernement burkinabè qui s’est inscrit en faux contre la version officielle ivoirienne sur le décès à l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan de l’activiste, Alino Faso, après le petit flottement silencieux des autorités ivoiriennes puis leur compassion, voici la bronca venue de la rue à Ouagadougou ce 30 juillet 2025.
Hier en effet, ils étaient très nombreux les Burkinabè surtout les Ouagavillois qui ont battu le bitume jusqu’à l’enclave diplomatique de Côte-d’Ivoire située au centre-ville, pour réclamer “ vérité” et retour du corps pour Alino Faso.
Initiée par la Coordination nationale des associations de la veille citoyenne (CNAVC), c’est aux aurores, que la foule a commencé à se masser devant le Mémorial Thomas Sankara distante de quelques jets de pierre de l’ambassade ivoirienne.
Vêtus de blancs, les manifestants scandant “ADO terroriste», «Justice pour Alino Faso” se sont ébranlés vers le siège de la diplomatie ivoirienne. Tout en répétant les exigences impératives des autorités burkinabè, les marcheurs ont condamné l’attitude de la Côte d’Ivoire empreinte selon eux d’inimitié et dépouillée de fraternité et ont réclamé aussi le rapatriement du corps d’Alino Faso pour des obsèques dignes d’un panafricaniste.
Si l’annonce d’Alassane Ouattara, la veille (29 juillet) de sa candidature pour un 4e mandat à la présidentielle, d’octobre avait pour but d’éclipser ce “décès suspect “ et de camoufler ce cadavre problématique, c’est raté, car mort le 24 juillet courant et ébruité 3 jours plus tard, Alino Faso est venu envenimer des relations entre deux Etats et 2 autorités qui s’execrènt, en dépit de quelques gestes et paroles sirupeux.
Disons-le tout net, l’axe Ouaga-Abidjan se porte mal et le décès d’Alino Faso ressemble à de l’huile jetée sur du feu. Entre le président Alassane Ouattara et les capitaines au pouvoir au Burkina, c’est une Lapalissade de dire que rien ne va ! IB n’a jamais fait mystère de sa conviction qu’Abidjan materne les déstabilisateurs du Burkina Faso. Réponse d’Abidjan : le Burkina Faso n’est pas à sa première accusation. D’ailleurs, à contrario, la Côte d’Ivoire, la main sur le Cœur s’est toujours défendue qu’il n’en était rien et qu’elle gagnait quoi à ourdir des actions séditieuses contre le voisin du Nord. Du reste, à l’issue du Conseil des ministres de ce 30 juillet 2025, le porte-parole du gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly dit s’en “tenir à la version du procureur” et affirme que la «justice est transparente». En outre, il a tenu à préciser que ce décès ne doit pas être exploité à des fins politiques. Regrettant cette mort et relativement aux relations entre les 2 pays, il dira en substance qu’on est déjà au summum du froid diplomatique.
La mort d’Alino Faso et le mécontentement signifié hier via la manifestation devant l’ambassade de Côte d’Ivoire est un marqueur, une tendance lourde qu’il y a lieu que les 2 pays revoient leurs rapports pour les rendre sereins attachés qu’ils sont par l’histoire et la géographie.
Ce 30 juillet 2025 dans la capitale burkinabè, ce fut une marche de la colère, de la détermination, de l’engagement de la justice et un exutoire catharsisant pour la vérité et le retour de la dépouille mortelle, d’un patriote très apprécié pour ses actions caritatives et sa solidarité envers ses semblables. La marche était pacifique, digne et sans débordement, en espérant que du côté de la lagune Ebrié, cette émotion sera comprise et réceptive.
Aujourd’hui Au Faso


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