La décision fera certainement l’objet d’une controverse et d’une polémique, mais c’est le compromis que le gouvernement a trouvé pour départager les protagonistes de cette affaire qui déchaine les passions. Il s’agit de l’affaire dite de la mosquée de Pazani, quartier situé dans la partie Ouest de la capitale à quelques encablures de Kamboinsin.
Dans un communiqué rendu public hier jeudi 6 mai 2021, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a décidé de l’expropriation du terrain litigieux pour cause d’utilité publique, de son attribution à la Fédération des associations islamiques du Burkina Faso (FAIB) et de la cession d’un autre terrain au sieur Ouédraogo Jacques, attributaire légal du terrain litigieux en guise de compensation.
Cette décision (lire communiqué ci-dessous) que l’on peut assimiler à un «arrangement» intervient 8 mois après la clameur et la vive protestation consécutives à la destruction en septembre 2020 de ladite mosquée sur ordre d’un huissier suite à une décision de justice. Cette destruction avait ensuite suscité une levée de boucliers au sein d’une frange de la communauté musulmane. Plusieurs manifestations spontanées avaient été organisées pour dénoncer ce qui apparaissait à leurs yeux comme un «sacrilège et une atteinte à leur foi». Pour calmer la tension qui montait, plusieurs appels au calme ont été lancés par les autorités qui avaient promis de trouver un compromis.
Le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé avait, lors d’une visite sur le site querellé le 3 octobre 2020, appelé à l’apaisement et invité les protagonistes à «dépassionner les débats et engager le dialogue». «Je ne suis pas venu au nom d’une communauté ; je suis venu en tant qu’élu de la nation, de la province, pour inviter la population à l’accalmie», avait expliqué l’occupant du perchoir.


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