Al-Baghdadi tué par les Boys US : American got him also : quel impact sur ses katibas au Sahel ?

Al-Baghdadi tué par les Boys US : American got him also : quel impact sur ses katibas au Sahel ?

Donald Trump, le président américain ne s’est pas écrié ce dimanche 27 octobre 2019, comme son prédécesseur Barack Obama. «We got him», lorsque le groupe commando SEAL avait neutralisé Oussama Ben Laden dans une villa d’Abbottabad, au Pakistan,  le 2 mai 2011, mais s’est contenté plutôt de : «Abou Bakr Al-Baghdadi est mort». La phrase a différée mais le mode opératoire et le résultat restent le même : Tout comme le 44e président des USA, le 45 a suivi en live à la Maison Blanche via des caméras vicées sur les Forces spéciales, cette opération de neutralisation de ce high value Target (cette cible à haute valeur) : la traque et l’élimination du calife de Daesch, Abou Bakr Al-Baghadadi.

Depuis samedi, les médias américains avaient défloré cette mise hors d’état de nuire du Calife de l’EI, en mettant l’info au conditionnel, et en se basant sur leurs tuyaux de la CIA et d’un Tweet trumpien annonçant l’avènement de «quelque chose de grand». Le chef de l’Etat américain a d’ailleurs usé d’une vidéo, et non d’un Tweet pour annoncer la mort de celui dont les partisans à l’aube du 10 juin 2014, ont pris Mossoul, puis ont déferlé sur d’autres villes irakiennes telles Ninive ou Kirkouk.

Sans doute, Donald Trump même s’il ne jouit du statut d’infaillibilité comme le Saint-père, se devait de boire à bonne source fiable, avant de lâcher l’info, surtout qu’à plusieurs reprises, le même Abou Bakr Al-Baghdadi avait été donné pour tué, notamment en juin 2017 par exemple par la Russie. D’où les 24 heures prudentielles entre les ‘’UNE’’ des journaux et la sortie de Trump. Comme l’effet des plaques tectoniques sur les continents, on devinait que l’assaut turco-russe, ces dernières semaines avec la bienveillance des Américains et celle des Syriens, allait avoir non seulement des conséquences militaires, mais aussi sur cette immense katiba qui voulait englober une partie de la Syrie et de l’Irak, en un Califat. Sans oublier le «Wanted» de 25 millions de dollars promis à tout informateur sur cet ennemi public n°1 des Américains.

D’une pierre, cette coalition melting-pot a fait deux coups, surtout avec l’étêtement de Daesch qui ne va pas arrêter  certaines de ses actions mais, porte une grande estocade à l’Organisation qui va se trouver un nouveau chef et surtout opérer avec la nouvelle donne militaire dans la région, une mue de survie.

Quelles sont les conséquences de l’élimination d’Abou Bakr Al-Baghdadi sur le Sahel, qui subi via ses ouailles des attaques meurtrières ?

Bien qu’il y ait des  cellules dormantes, ou des tentatives d’édifications de sanctuaires en Libye et en Tunisie, c’est au Sahel qu’une katiba a fait ouvertement allégeance à l’EI : il s’agit de l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) d’Adnane Abou Walid Al-Saharaoui, dont la soumission au calife logé entre les collines de Raqqa et les gorges desséchées et caillouteuses de la vallée de l’Euphrate, date du 30 octobre 2016.

L’Etat islamique dans le Grand Sahara est l’auteur des attaques de Tongo-Tongo au Niger le 4 octobre 2017 (8 militaires tués dont 4 Américains), d’Intagom au Burkina le 12 octobre 2016 ( 4 militaires tués) et d’Anaba, au Niger encore le 1er juillet 2017.

La disparition du grand chef charismatique va ralentir certaines initiatives, car l’onde de choc devra passer, et de petits réglages devront se faire. Mais si l’EI a été décapité, le Sahel n’est pas pour autant sorti de l’auberge, car sur les terres africaines, est tapis un autre parrain du terrorisme qui connaît son métier depuis 30 ans : Iyad Ag Ghaly, maître du GSIM et aller-ego au Sahel d’Al-Baghdadi. Sans oublier la kyrielle d’autres petits katibas, qui s’en donnent à cœur joie pour exister. L’Europe, l’Amérique respirent, l’Afrique un peu aussi avec cette nouvelle, mais pas trop.

La REDACTION

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