Alassane Ouattara, candidat à un 4e mandat en Côte d’Ivoire : Ite missa est ! Son seul adversaire, c’est lui-même

Alassane Ouattara, candidat à un 4e mandat en Côte d’Ivoire : Ite missa est ! Son seul adversaire, c’est lui-même

 

 

Les militants du RHDP, ses amis et sympathisants n’auront pas rongé leurs freins longtemps depuis le dernier rassemblement du parti, au cours duquel il avait renvoyé sa réponse sine die face aux suppliques, objurgations et autres appels de pied à demeurer sur le pont pour un 4e bail : Alassane Ouattara a rompu le faux suspense hier après le déjeuner pour annoncer qu’il est candidat à sa propre succession. Alors qu’au Bénin, Talon renonce à un 3e mandat, Ouattara en cherche un 4e !

Exit Adama Bictogo et Cie qui nourrissaient l’espoir de voir le chef renoncer et laisser la place à un de la demi-douzaine de dauphins qui s’autobridaient mais dont le vœu d’être calife était visible comme un nez crasseux sur un visage propre !

Ici, pas de ministre pour se contredire qu’il allait être candidat à 50-50% ou 100% comme au Cameroun entre Sadi et Ngoh Ngoh, le scénario de 2020 est aussi obsolète, car il n’y a ni Gon Coulibaly ou «Amback». Le démiurge du RHDP a parlé, et la messe est dite. A l’évidence après son Cheick up médical à Paris, son audience avec le chef de l’Etat Français, Emmanuel Macron et toutes les mesures prises, Ouattara ne pouvait qu’officialiser ce désir de 4e bail.

D’abord, au niveau de ses adversaires, il les aura observés, convaincus qu’ils sont forts en paroles, mais faibles en acte. Les recalés par la CEI ont eu 1 mois pour agir, ils ne l’ont pas fait !

Seuls prospèrent verbiages et gesticulations sur la toile ! La manifestation projetée ce 2 août ? Rien n’y fera d’autant que le préfet d’Abidjan l’a frappé d’interdiction au motif qu’il n’y avait pas assez de policiers pour encadrer l’évènement. Du coup, Ouattara coupe l’herbe sous les pieds de ses rivaux qui tablaient sur son annonce pour le 6 août prochain !

Un petit inventaire de la CEI montre des opposants désemparés, qui plus sont gagnés au sein de leurs formations par des velléités scissipares ! Comme le PPA-CI de Laurent Gbagbo, lequel «subi» la candidature de Don Mello. Tidjane Thiam en «exil» en France multiplie sa présence sur les plateaux télé, des postes sur les réseaux sociaux vitupérant contre l’inique article 48 de la Loi sur la nationalité, et qualifiant d’«attaque de la démocratie cette candidature», il est forclos. Et même qu’il pourrait subir bientôt comme un retour de bâton de sa gestion du Crédit Suisse dont on dit que son rachat va coûter plus cher à l’UBS. A l’évidence, la mariée a été artificiellement enjolivée !

Tidjane Thiam, candidat de la France ? On l’a entendu. On l’a subodoré, mais quand bien même il aurait le feu orange de Paris, c’est à lui de se démener pour être de la partie. Le «feu orange» justement expression de la Francafrique attribuée au général De Gaulle, signifie «Allez-y mais en cas de pépin, nous ignorons votre existence !». Guillaume Soro ne peut pas poser les pieds à Abidjan depuis 8 longues années.

Blé Goudé ne peut rien faire aussi. Il reste aux opposants le désordre ou la désobéissance civile, mais attention, la prison les attend ! Les adversaires de Ouattara ont une toute autre lecture de dur désir d’un 4e mandat : il invoque certes comme défis ceux sécuritaires, économiques et monétaires, domaines dans lesquels surtout les derniers où il excelle, mais pour ses opposants, il est candidat pour contrer l’AES, et lui aussi aurait eu le feu orange de l’Hexagone.

Comme pour dire aux jeunes capitaines Burkinabè qu’ils n’ont pas pu ébranler la marche de l’éléphant dompté depuis lois par l’éléphant. Élucubrations de candidats recalés et transis sans doute, car dans tous les cas, leur sort a été scellé par la CEI.

Ouattara a avec lui la force légale, celle de la Loi. Mais avec ce 4e mandat, ses défis outre ceux qu’il cite devrait être la pacification avec son sérail du Nord, plus particulièrement avec le voisin burkinabè.

Le bras de fer Côte d’Ivoire-Burkina qui connaît des accalmies par intermittence est remonté en pic ces derniers jours avec le décès de l’activiste Alino Faso dans des circonstances troubles vues de Ouaga, et ça en rajoute à une méfiance réciproque et rédhibitoire entre les 2 capitales. Calmer ses rapports avec IB est un impératif catégorique pour Ouattara et les 2 pays ont tout à gagner en évitant l’escalade.

Autre défis ou péril que Ouattara puissance 4 devra conjurer, outre le bon déroulement du processus pré et post, c’est que la société ivoirienne semble fracturée, et il va falloir qu’elle ne s’élargisse pas, mais une fois de plus Ouattara saura choisir qui repêcher pour calmer la température. Après Ouattara puissance 3, voici venir Ouattara puissance 4. In fine, le seul danger pour Ouattara ou son véritable ennemi, ce sera lui-même ! Sa santé ou l’ultime excès de confiance, voire de suffisance !

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