Kelly Ondo Obiang et ses conjurés du 7 janvier 2019, tous de la Garde républicaine gabonaise, sont absous de leur forfaiture, puisqu’ils avaient tenté un coup d’Etat il y a 6 ans, et ils avaient été condamnés à de lourdes peines. Après le coup « foireux », 4 ans plus tard le vrai putsch, celui du général Brice Clotaire Oligui, le 30 août 2023. Ce 12 août 2025, en Conseil des ministres, tous ces putschistes transis et condamnés ou ceux au pouvoir par les urnes bénéficient d’une amnistie. Depuis février 2025, le président Oligui en avait parlé, en disant qu’il pensait à « son petit frère » Kelly Ondo, entre frères d’armes, putschistes, on se comprend. Au-delà, le pouvoir gabonais vise la réconciliation nationale qui sera accompagnée de réformes : amnistie, reconstruction institutionnelle et cohésion sociale, sont visées par le président Oligui qui s’est fait élire. Dans le principe, rien de tel qu’un chef d’Etat cherche la paix intérieure pour pouvoir s’atteler aux tâches de développement. Sauf que ce genre d’amnistie décidée en Conseil des ministres et non par la voie du peuple, peut aussi comporter l’envers du décor. Etre non seulement une prime aux raccourcis pour le pouvoir, et aussi celle de l’impunité. En s’autoamnistiant lui et ses compagnons du 30 août, et ceux de Kelly Ondo, le président Oligui se veut juste mais il lui faudra d’autres gages envers les opposants notamment, et le clan Bongo, pour boucler la boucle de cette recherche de la réconciliation.


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