AN I du MPSR II : SUR LE DUR !

AN I du MPSR II : SUR LE DUR !

Par le gouvernement et le parquet militaire, on en sait un peu plus sur cette tentative de déstabilisation de la Transition survenue dans la nuit du 26 au 27 septembre 2023. Selon le premier, des officiers dont certains sont «aux arrêts et d’autres activement recherchés» seraient les auteurs de cet attentat à la sûreté nationale.

Le tribunal militaire apporte plus de lumière par un communiqué en indiquant que 6 officiers sont impliqués dans ce coup d’Etat avorté, dont 4 ont été appréhendés et 2 en fuite. Il s’agirait des lieutenants colonels Cheick Hamza Ouattara, Boubacar Keita, Abdoul Aziz Aouba, Christophe Maïga, ce sont des Noces de coton passablement chahutées par ces ragots de dissension entre les membres du MPSR II et ce putsch manqué à la veille. Il faut saluer d’ailleurs la réponse par un canal approprié sur la question des bisbilles entre les capitaines qui ont renversé le lieutenant-colonel Damiba, à savoir la sortie sur Faso7 du capitaine Sorgho qui y a répondu. La justice militaire est saisie sur le putsch raté, elle a promis le respect des droits de la défense, laissons-la trier entre vérité, désinformation et mensonge.

Mais ce putsch manqué illustre que le Burkina a toujours mal à son armée qui est elle-même aux prises avec les forces du mal et de la division, à savoir les terroristes. A cet anniversaire, on aura remarqué qu’IB a su entretenir la ferveur populaire qui l’a accompagné à sa prise du pouvoir, un dividende qu’il n’a pas encore capitalisé totalement en actions.

C’est une année marquée par certaines restrictions des libertés d’expression, Loi sur la Mobilisation générale oblige, et en la matière, au fil du temps, IB devrait non pas abandonner le parler-vrai du militaire qu’il est, mais, le ton comminatoire en moins.

Sur le plan social, on a senti un président de la Transition qui veut tout faire à la fois et vite. Il a été en contact avec les couches socio-professionnelles. Bémol cependant, l’économie nationale est en berne et la dette intérieure est devenue un boulet, qu’il lui faudra résoudre à l’entame de cet AN II, car concomitamment à la guerre contre les djihadistes, le pays doit tenir sur ce plan, or les entreprises tirent la langue, elles vivotent sinon déposent le bilan. Il faut y remédier, car les chômeurs, ce sera un caillou dans ses rangers ! Quel bilan sécuritaire, cette sécurité, qui est la raison même de l’avènement du MPSR II ?

On constate que cet objectif principal qui est la libération d’un gros pan du territoire n’est pas effectif, et le président IB est le premier à le reconnaître : la guerre a débuté, des localités sont libérées, mais le retour des populations est timide, car tout n’est pas consolidé. Par exemple, il y a quelques jours, près de 200 000 PDI sont reparties chez elles. Il y a donc des succès, ces come-back de populations, le renforcement de l’armement terrestre comme aérien avec des drones modernes. Mais en cette deuxième année, il faudra que le citoyen lambda qui est soumis toujours aux affres des restrictions relatives aux déplacements à l’intérieur du Burkina, il faudra que ce constat soit en baisse. Car si les Burkinabè suivent IB, et acceptent que certaines libertés soient en veilleuse, ils veulent voir en retour les fruits de ce sacrifice. La communication fait partie de toute guerre a fortiori, celle hybride que vivent le Burkina et le Sahel en général. Mais, elle a son revers, à consommer donc avec modération !

A son corps défendant, le volontarisme de IB et son côté sankarisant ont généré ce populisme anti-impérialiste qui n’est pas mal en soi, l’histoire des peuples connaît ce genre d’accélération qui plaît ou déplaît, et il y a aussi ce désir farouche du réformisme politique que le MPSR II a chevillé au corps toutes choses à engranger, comme acquis, il y a aussi cette foi inébranlable de IB de continuer avec opiniâtreté ce qu’il a entamé il y a un an. Et la priorité sans doute qui le taraude toujours, reste la reconquête de l’Unité nationale par la communion de l’ensemble des Burkinabè.

C’est le chantier qui l’attend, tout en ne perdant pas de vue que toute transition quelle que soit sa longueur, a pour finalité l’organisation du  retour à un Etat de droit.

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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