Le président Joao Lourenço avait-il vu juste en se désistant de la présidence du processus de Luanda pour se «consacrer à ses problèmes domestiques» ? Peut-être pas vu l’ampleur des émeutes qui secouent la capitale et plusieurs villes, suite à une hausse du prix du carburant. Violences, courses-poursuites manifestants-forces de l’ordre ; avec comme bilan non exhaustif, 22 victimes, 200 blessés et 1 214 arrestations jugées actuellement pour flagrant délit.
La contestation a pris une tournure gravissime, et on parle même d’exécutions sommaires avec des sécurocrates qui auraient tiré dans le dos de certains manifestants. Or, l’Etat a pour mission régalienne de veiller à la protection des biens et des populations. Les émeutes de ces derniers jours semblent avoir soit surpris les autorités, soit ils ont laissé faire pour mieux sévir.
Les conséquences sont tragiques car ces tués, plus les raisons de la colère que sont la hausse du prix du carburant et d’une façon générale, la détérioration du quotidien des Angolais, toutes ces choses font croire que le successeur de Dos Santos est peut-être fatigué.
Guerrilleros dans les années 70, aux côtés d’Edouardo Dos Santos, le deuxième mandat de Lourenço (2022-2027) s’avère très corsé. Il n’a pas pu enrayer le spectre de la crise économique avec la baisse de la production pétrolière. A vrai dire, le MPLA ne fait peut-être plus rêver, et évidemment c’est l’UNITA qui pourrait en profiter.
Les émeutiers de la vie chère sont venus rappeler au pouvoir angolais, qu’être le 2e producteur de pétrole en Afrique, n’est pas synonyme de bien-être des populations. Certains opposants et droits-de-l’hommistes exigent le départ de Lourenço.
Pour le moment, on observe une accalmie forcément trompeuse, une sorte de paix de répit mais très volatile tant que le panier de la ménagère continuera à être léger.
Aujourd’hui au Faso


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