Même si en politique « l’option prison fait partie du contrat » dixit Nelson Mandela, et on peut même ajouter l’option mort, le proscrit l’accepte difficilement et c’est sans doute le cas pour Joseph Kabila qui a commencé à riposter par ses proxys.
Mobutu avait dû faire la guerre frontale ou feutrée à plusieurs de ses adversaires qu’il a éliminés avec l’aide des puissances étrangères. Plus d’un demi-siècle après, son homonyme avait réédité la même chose à son corps défendant il est vrai après la présidentielle de 2006 contre Jean-Pierre Bemba, une guerre brève mais meurtrière qui avait même détruit des pans de quartiers de Kinshasa. Il aura fallu d’ailleurs les chassés croisés de Sun City en Afrique du Sud et la contribution de l’Eglise catholique pour ramener la paix.
Alors quand on écoute ceux qui sont considérés comme les porte-flingues de Kabila après sa condamnation à mort, tels que Bertrand Bisimwa patron du M23, un narratif belliciste, on n’est pas loin d’une déclaration de guerre contre le président Felix Tshisekedi ou pour dire vrai, une action attentatoire contre son pouvoir.
Revient en mémoire ce fameux Accord après la présidentielle de 2019, ce deal politique entre Kabila et Tshisekedi que d’ailleurs agite de temps en temps Corneille Nangaa alors président de la CENI, un Accord qui avait opté de remettre le pouvoir à Tshisekedi. On a beau vouloir étouffer cette affaire ou être peu disert là-dessus, ce deal semble être le nœud gordien de cette inimitié inextinguible entre le 2 hommes.
L’objectif de l’AFC-M23 qui parle « d’un viol de l’Accord de Doha » par cette ce verdict et dit vouloir « mettre fin à la dictature », ce langage est sans ambages ! et si rien n’est fait, l’Accord de Doha restera lettre morte et les pourparlers de Doha inutiles. Puisque de plus en plus, on semble privilégier le langage des armes.
Kabila fils n’est pas un enfant de cœur, en témoigne ses 19 ans de règne scabreuses, et sa posture actuelle adoptée frisant avec l’apatridie. Et il veut revenir au pouvoir ce qui contrarie le vœu du 3e mandat caressé par Tshisekedi. Mais fallait-il user du glaive judiciaire pour l’étrier politiquement ?
Pas sûr que le temps de la satisfaction d’avoir mis le désormais Wanted de côté, pas certain que ce temps écoulé, la question de la situation inextricable à l’Est de la RDC soit résolue, de même que la partition de fait du pays victime de son gigantisme. Car Kabila dos au mur pourrait effectivement renouer avec ses vieilles amours, lui qui a cheminé aux côtés des Kadogos de son père Désiré Kabila depuis les maquis pour chasser le roi léopard en 1997. Pas évident également que le marigot politique congolais ne connaisse pas des soubresauts.
L’AFC-M23 qui semble prendre position clairement pour le départ de Tshisekedi se dit d’ailleurs confort » dans sa position estimant que le chef de l’Etat congolais n’est pas un interlocuteur de parole.
La bataille de Kinshasa par les armes pour le pouvoir entre Kabila et Tshisekedi aura-t-elle lieu ? Pas sûr dans l’immédiat vu les milliers de kilomètres qui séparent le Sud et Nord Kivu de la capitale et il y a loin le contexte des années 90 à celui de 2025.
Aujourd’hui au Faso


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