Quasi concomitance des tirs d’obus et de roquettes ce lundi 30 novembre entre 5 heures et 7 heures de mat.), lieu : le septentrion malien avec 3 cible bien désignées, les bases de l’armée française sises à Kidal, Gao et Menaka, et enfin la célérité de la revendication de la paternité de ces salves par le GSIM qui a fait allégeance à AQMI, tout concourt à faire croire, qu’il s’agit certes d’une vieille dent contre Barkhane, mais aussi, on peut y voir une velléité de vengeance de la mort de Bah Ag Moussa.
Et même hasard ou à dessein, c’est un pied de nez au sommet Union européenne-G5 Sahel qui s’est ouverte quelques heures plus tard, hier lundi par visioconférence.
Si le parrain des katibas du Sahel a décidé ce coup, contre ce qu’il appelle les «croisés français» en pilonnant ces 3 bases où par ailleurs squatte la MINUSMA, si les combattants du GSIM s’en sont pris à Barkhane, c’est qu’il faut reconnaître que depuis quelques mois, cette OPEX sahélienne a étêté des katibas, en leur privant de leurs chefs : un petit détail à la Prévert montre qu’entre février et novembre 2020, plusieurs dizaines de terroristes ont été neutralisés, dont les moindres ne sont pas Abdelmalek Droukdel le 11 juin et Bah Moussa le 10 novembre dernier, ce dernier étant considéré comme un lieutenant d’Iyad Ag Ghaly.
Installé dans le triangle des 3 frontières et de concert avec la Task Force Takuba, Barkhane, fait sérieusement un travail de salubrité sécuritaire. De Serval à Barkhane, cela fait 9 ans du reste, que l’opération française, a pied dans la bande sahélo-saharienne. Rien que cette présence, et les actions que les militaires français mènent sont des motifs suffisants pour faire sortir AQMI davantage de ses gonds.
Ensuite, la posture adoptée par la France, au lendemain de la libération de 4 otages dont le chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé, et la Française Sophie Pétronin, libération monnayée contre l’élargissement de 200 terroristes, laquelle position française est fondamentalement contre toute négociation avec les terroristes pourrait être aussi un casus belli. Alors que le Mali penche de plus en plus pour cette diplomatie souterraine, la France s’inscrit en faux. Jean-Yves Le Drian le ministre des Affaires étrangères, l’a martelé le 26 octobre 2020 à Bamako lors de sa visite au pouvoir de la Transition, et il y a 2 semaines c’est Emmanuel Macron qui l’a réaffirmé dans Jeune Afrique en disant «On négocie pas avec les terroristes !».
Autant donc de raisons ou de justificatifs de ces tirs d’hier, qui sont le signe que ces katibas n’ont pas elles aussi désarmé. La trêve ou un armistice ne sont pas pour demain, envers surtout la France, et les 5 pays sahéliens concernés, doivent aussi se convaincre qu’il faut rester en mode «guerre». Au demeurant, ces derniers jours, notamment le 11 novembre le Burkina a perdu 14 militaires tués par ces ennemis de l’ombre. C’est dire ….
Sam Chris


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