La confidence est de notre confrère Le Courrier confidentiel dans sa livraison du 5 août dernier. L’ex-président du parlement burkinabè n’approuve pas la procédure qui a conduit à l’audit de l’institution dont il avait la charge. Alors que le rapport de l’audit est depuis quelques jours entre les mains du Premier ministre Albert Ouédraogo et dans l’attente de la suite qui pourrait être donnée à ces conclusions, Alassane Bala Sakandé a décidé d’ester en justice en attaquant la procédure. Selon le bimensuel, l’ex-occupant du perchoir estime que la procédure telle qu’engagée pose problème en ce sens que l’audit est essentiellement orienté sur sa gestion. De ce fait, il demande l’annulation de la décision autorisant la mission de contrôle adressée au contrôleur général d’Etat, au président de l’Assemblée législative de transition (ALT).
Pour sa défense, le président de l’ex-parti au pouvoir brandit l’article 93 de la Loi fondamentale qui stipule que «Chaque chambre du Parlement jouit de l’autonomie financière. Chaque président gère les crédits qui lui sont alloués pour le fonctionnement de la chambre. Le Président est responsable de cette gestion devant la chambre ; celle-ci peut le démettre à la majorité absolue pour faute lourde dans sa gestion».
Il ajoute que le règlement de cette institution, le contrôle et l’exécution du budget est du ressort de la commission des finances et budget de l’Assemblée. C’est donc elle qui a la compétence de décider de la conformité ou pas du compte de gestion.
Pour lui, cette décision de procéder à l’audit de la gestion relève plutôt d’une chasse aux sorcières et de persécution d’autant plus qu’avant lui, le défunt Salifou Diallo a présidé l’Assemblée nationale (2015-2017) sans que l’Autorité supérieure de Contrôle d’Etat et de la Lutte contre la corruption (ASCE-LC) ne commandite un audit.
En rappel, le 3 août 2022, au sortir du Conseil des ministres, la ministre chargée de la Communication, Valérie Kaboré avait informé que l’audit était sur la table du chef du gouvernement, Albert Ouédraogo. Le 7 avril 2022, le président de l’Assemblée législative de Transition (ALT), Pr Aboubacar Toguyéni, avait procédé au lancement de procédures de contrôle de la comptabilité et de la gestion du parlement burkinabè durant les années 2018-2021. Cette initiative fait suite à la volonté du président du Faso d’auditionner les différentes structures publiques de l’État. Les six contrôleurs d’État commis à la tâche disposaient de deux mois pour auditionner l’ensemble des organes du Parlement burkinabè.


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