Le Patronat camerounais a estimé en attendant un bilan exhaustif, que les journées « villes-mortes » ont impacté très négativement les activités économiques par une décélération des affaires et un climat où la confiance a pris un coup.
Marchés et écoles fermés à Maroua transformée en ville-escargot, l’Adamaoua dans l’extrême-Nord pareil. Tandis que Tchiroma ramené dans son domicile après son enlèvement-exfiltration par des « soldats loyalistes » est libre de ses mouvements et se rend au Nord et au Nord-Ouest pour convaincre qu’il incarne le changement. En partie vraie : s’il est issu du moule du Biyaisme, après avoir payé le prix fort, 7 ans de prison pour le coup d’Etat manqué de 1984, Tchiroma veut être le héraut de ce changement au Cameroun. A 76 ans, il n’est point un poussin d’hivernage en politique mais connaissant le système de l’intérieur, plus de 20 ans dans les arcanes du pouvoir, ça aide, Tchiroma est bien placé pour combattre cette mécanique et éviter les pièges de l’appareil que connait du bout du doigt en bon topographe politique Paul Biya. Pour avoir su comptabiliser les PV de 18 circonscriptions électorales, et tout suivi de bout en bout, et avoir adopté la présente posture, Tchiroma est assurément l’impromptu challenger qui désarçonne le RDPC et Biya. Le bilan de ces 3 jours de « villes mortes » lui carapace davantage le cuir d’un homme politiquement aguerri et défendant les intérêts de plusieurs pans du Cameroun. Le droit de choisir, pas l’obligation de suivre, qui a fait que des gouverneurs et préfets ont dû sortir, payer de leurs personnes pour inviter les populations à ouvrir boutiques et à vaquer à leurs occupations ébranle le Palais d’Etoudi. Mais attention, s’il y a des tendances lourdes d’un régime essoufflé et même des indices d’atmosphère de fin de règne, le temps est le pire adversaire de Tchiroma et le meilleur de Biya. Sans préjuger de ce qui se passera les prochains jours, si le sortant prête serment d’ici là, peut être que le perdant continuera la lutte, mais il n’est pas certain de la gagner, sauf à voir l’émergence d’une Gen Z camerounaise. L’autorité de la chose votée, Biya puissance 8, bien que vieux lion aux dents éliminées, a toujours des griffes acérées, et l’objectif de Tchiroma risque de s’effilocher.
Aujourd’hui au Faso


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