Bruits de bottes étouffés au Bénin : La démocratie a du mal à creuser son sillon

Bruits de bottes étouffés au Bénin : La démocratie a du mal à creuser son sillon

 

 

Talon a eu chaud, touché mais pas coulé ! Hier au JT de 20 heures sur Bénin TV, c’est un Talon dont la voix trahissait la colère et la détermination qui est apparu pour d’abord basiquement montrer que les conspirateurs ont fait choux blanc, qu’avec la hiérarchie militaire, des mesures sont prises pour tout pacifier, et qu’aucune impunité ne sera de mise pour cette « forfaiture ». Compassion aux victimes et promesses de libérer des otages menés en fuite par des conjurés. Talon est de nouveau aux commandes !

Jusqu’à hier 7 décembre 2025 à 11 heures GMT, la situation au Bénin était nimbée d’incertitudes et de volatilité, concernant le coup d’Etat, dont le pronunciamiento, préenregistré dit-on a été lu sur les ondes de la Télévision par un groupe de militaires, regroupé au sein d’un Comité militaire pour la refondation (CMR) et dont le cerveau serait le Lieutenant-colonel Pascal Tigri. C’est que les habitants du quartier Guezo et Cadjeoun, mitoyens à la résidence du chef de l’Etat ont été réveillés à l’aube par les rafales d’armes opposant surement les conjurés aux militaires restés fidèles au président Patrice Talon. Le film de ces graves évènements qui ont secoué le Bénin hier, ont montré par la suite, et comme le fera entendre le ministre de la Sécurité Alassane Seidou, ce film a exhibé une reprise en main de la situation et une sécurisation de la personne du président Talon. 13 des conjurés ont été appréhendés après un combat acharné dans un camp à la lisière de Cotonou. Ses hommes du Lieutenant-Colonel Pascal Tigri reprochent à Talon, la situation sécuritaire au Nord, l’abandon des soldats tombés sur le champ de bataille…

A 12h30, le coup d’Etat avait échoué alors même que sur les réseaux sociaux, des images de gens en liesse saluaient l’avènement du nouveau pouvoir et flétrissaient déjà Talon !

Abasourdis à moitié par cette tentative, à 4 mois de la présidentielle, quoique certains subodoraient que d’ici cette échéance, le Bénin risque des moments difficiles, ce coup de force déjoué a des causes subjectives ou objectives :

Ecarter ses opposants les Démocrates à la présidentielle ;

Emprisonnement à des peines lourdes d’opposants ;

Création d’un Sénat et passage d’un 5 à 7 ans pour les baux présidentiels.

53 ans après le coup d’Etat du Commandant Mathieu Kérékou et ses 17 ans de Marxisme-Léninisme dur, et une pagailleuse conférence nationale et même un triumvirat le Bénin était devenu le phare de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Mais à l’évidence, la démocratie selon Talon a mécontenté. Les apprentis déstabilisateurs béninois de ce 7 décembre ont fait pâle figure même s’ils ont réussi leur coup de chaud, contre le quartier latin de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Talon l’a échappé belle, mais devrait pas pavoiser, mais opérer d’ici le 12 avril 2026, date de la présidentielle, des ajustements stratégiques lui qui a justement éliminé ses opposants les plus sérieux par moult arguties juridiques et intimidations !

Les velléités de retour du pouvoir kaki au Bénin sont des signes patents que des réglages sont à faire avant les prochaines échéances électorales. Si économiquement, et même sur le plan stabilité Talon a pu gérer durant 9 ans, cette fin de mandat pour le moins violent, vient lui rappeler que tout n’a pas été correct, et même « s’il a choisi d’être impopulaire », il lui appartient de savoir lire ce message bruyant de ces bottes, coup de semonce que la démocratie est toujours réversible.

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