Nouvelle performance économique du Burkina Faso en dépit du contexte sécuritaire. Dans un rapport sur la situation économique du Pays des Hommes intègres, publié le jeudi 10 juillet 2025, la Banque mondiale a salué la croissance économique réalisée. Selon le document, la croissance du PIB réel est passée de 3,0% en 2023 à 4,9% en 2024. La croissance du PIB par habitant a atteint 2,5%, contre 0,7% l’année dernière. Le taux de pauvreté extrême a reculé de 3 points de pourcentage, atteignant 23,2% de la population. Toutefois, environ 5,5 millions de personnes vivent toujours sous le seuil de pauvreté extrême.
Le rapport indique une augmentation de l’inflation à 4,2%, contre 0,7% en 2023. Cette hausse est principalement liée à la flambée des prix alimentaires et au retard de la saison des pluies. Le déficit budgétaire s’est réduit, passant de 6,5% à 5,6% du PIB, grâce à un meilleur contrôle des dépenses publiques. Le déficit du compte courant est également passé de 8,0% à 6,4% du PIB, soutenu par une hausse des exportations d’or. Toutefois, le financement de ce déficit s’est en grande partie appuyé sur les marchés régionaux, dans un contexte marqué par une hausse des taux d’intérêt.
Les risques identifiés par le rapport pour les perspectives économiques du pays sont entre autres l’insécurité, les chocs climatiques, les difficultés de refinancement de la dette et la fragilité du secteur financier. Si ces risques diminuent, la croissance pourrait se maintenir autour de 5% à moyen terme, portée par les services, l’agriculture et la reprise de l’activité industrielle.
Le rapport note également une baisse des déficits jumeaux (budgétaire et du compte courant) en 2024. Le déficit budgétaire s’est amélioré en 2024, passant de 6,5% à 5,6% du PIB, grâce à la meilleure maîtrise des dépenses publiques et à une mobilisation accrue des recettes.
Parallèlement, le déficit du compte courant, s’est également amélioré passant de 8% du PIB en 2023 à 6,4% en 2024, en raison de la hausse des prix de l’or qui ont boosté la valeur des exportations. Toutefois, le financement de ce déficit s’est en grande partie appuyé sur les marchés régionaux, dans un contexte marqué par une hausse des taux d’intérêt.
Le rapport souligne que les perspectives à court et moyen terme restent positives mais soumises à de multiples risques tels que l’insécurité, les chocs climatiques, le refinancement de la dette et les défis dans le secteur financier. En supposant une atténuation de ces risques, la croissance devrait se consolider à 5% à moyen terme, portée par un secteur tertiaire dynamique, une reprise attendue du secteur secondaire, notamment grâce à l’amélioration de l’accès à l’énergie, et des conditions météorologiques moyennes favorables à l’activité agricole.
L’inflation, quant à elle, devrait progressivement se stabiliser dans la fourchette cible de l’UEMOA. Ces perspectives, combinées à la poursuite de la consolidation budgétaire, devraient permettre une réduction continue mais modérée de la pauvreté, estimée à environ 1 point de pourcentage par an. Concernant l’économie dans son ensemble, Daniel Pajank et Ibrahim Nana, co-auteurs du rapport, appellent à «renforcer la mobilisation et l’efficacité des ressources publiques, notamment par la modernisation continue de l’administration fiscale, l’élargissement de l’assiette fiscale et une optimisation des dépenses publiques, tout en améliorant la gestion de la dette et en mobilisant davantage de financements concessionnels».


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