Burkina Faso : Washington met en garde contre toute alliance avec le groupe russe Wagner

Burkina Faso : Washington met en garde contre toute alliance avec le groupe russe Wagner

C’est une mise en garde formelle venue des Etats-Unis à l’endroit des nouveaux maîtres du Burkina Faso. Hier mercredi 5 octobre 2022, les États-Unis ont mis en garde les nouvelles autorités militaires burkinabè contre les risques d’une alliance avec la Russie dont le groupe paramilitaire Wagner qui a exprimé  un franc soutien aux auteurs du coup de force du 2 octobre dernier. «Les pays où le groupe (Wagner) a été déployé se retrouvent affaiblis et moins sûrs, et nous avons constaté cela dans plusieurs cas rien qu’en Afrique», a dit à la presse un porte-parole du département d’État américain, Vedant Patel. «Nous condamnons toute tentative d’empirer la situation actuelle au Burkina Faso, et nous encourageons fortement le nouveau gouvernement de transition à se conformer au calendrier convenu pour un retour à un gouvernement civil démocratiquement élu», a-t-il ajouté. Depuis les derniers évènements survenus au Burkina Faso, les appels à une coopération avec  Moscou ont été remis au goût du jour. Après le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov qui a réagi au coup de force qui a déposé le président Damiba, en appelant à une normalisation rapide de la situation,  c’est au tour du patron du groupe Wagner de se signaler. Evgueni Prigojine, créateur du groupe Wagner et proche du président russe, Vladimir Poutine, s’est exprimé à deux reprises : le jour même du coup d’État et le lendemain, samedi, confirmant ainsi son intérêt pour le Burkina. Dans son message, Evgueni Viktorovitch Prigojine «souhaite la bienvenue et apporte son soutien» au capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du Burkina, dont il qualifie de «combattant de la liberté et la justice». Notons que celui que l’on surnomme le «cuisinier de Poutine» avait déjà salué le premier coup d’État intervenu le 24  janvier dernier et qui avait porté le lieutenant-colonel Damiba à la tête du pays. Il accuse ce dernier de «n’avoir pas justifié la confiance des jeunes officiers» qui l’avaient d’abord accompagné et soutenu, raison pour laquelle, il a lui aussi été  renversé. «Jusqu’en janvier dernier, le peuple du Burkina Faso était sous le joug des colonialistes qui pillaient le peuple», déclare encore Prigojine, visant directement la France, avant d’estimer que les militaires putschistes «ont fait ce qui était nécessaire». Dans ses premières sorties, le capitaine Ibrahim Traoré, a ouvertement exprimé son intention de se rapprocher de «nouveaux partenaires». Il cite notamment la Russie. L’offre de services est à peine voilée. Le samedi 1er octobre dernier, dans un des communiqués lus à la télévision nationale burkinabè, les putschistes évoquaient une divergence avec le président déchu, le lieutenant-colonel Damiba, en raison de «notre ferme volonté d’aller vers de nouveaux partenaires, prêts à nous aider dans notre lutte contre le terrorisme». Les derniers évènements qui ont secoué le Burkina Faso et conduit à la démission du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et son remplacement par le capitaine Ibrahim Traoré ont relancé le débat sur la nécessité de nouer de «nouveaux partenariats» dans la lutte contre le terrorisme. C’est ce qui a été donné d’observer au cours de ces journées de manifestations dans les rues de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso avec à la clé des drapeaux russes brandis et déployés et attaques de symboles français dans les deux villes. 

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