Cameroun : Le syndrome de la clinique genevoise et de l’après-Biya !

Cameroun : Le syndrome de la clinique genevoise et de l’après-Biya !

 

 

3 rendez-vous importants manqués et une probable  récommandation de repos à Genève du président Paul Barthélémy Biya auront suffi à ressusciter toutes les rumeurs : le chef de l’Etat camerounais, 91 hivernages dont 42 passés à la tête du pays serait gravement malade, et même à l’article de la mort, et on s’activerait au niveau du RDPC, à trouver son successeur avant officialisation de la nouvelle. D’aucuns ont entonné un fracassant Requiem et échafaudent déjà beaucoup de scénarios. Tous se ramenant à l’issue de ce prétendu fatal check-up médical, et à l’après-Biya qui a toujours été dans les esprits de la galaxie biyaiste, mais sujet tabou s’il en est.

Si l’encéphalogramme politique s’est emballé depuis ces 72 dernières heures au Cameroun, c’est que le nonagénaire serait malade et alité dans une clinique genevoise. C’est pourtant banal une telle information, car des hospitalisations de cet acabit, Bya  en a  fait régulièrement. Il y a 20 ans déjà soit en juin 2004, le sphinx du palais des Mille feuilles avait déjà été donné pour mort dans une clinique genevoise.

Sur la base d’allégations d’un site, relayées par la rumeur et des médias, qui enfla dans des capitales africaines et européennes jusqu’à ce que le ministre d’Etat de l’époque Jean Marie Atangana Mebera démentisse via un communiqué. Et même après ça !

Il aura fallu, que Biya qui passait tranquillement ses vacances au bord du Lac Léman avec son épouse Chantal et ses 2 enfants Brenda et Junior, il aura donc fallu que l’énigmatique enfant de M’Vomeka, réapparaisse le 9 juin 2004 à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, pour gratifier ses compatriotes d’un «le fantôme vous salue bien… apparemment, certains étaient pressés d’assister à mes funérailles», il a fallu un Biya en chair et en os pour taire cette funeste rumeur.

20 ans après, la même Dame-Rumeur, personnalisée par le lanceur d’alerte Chouta et une chaîne américaine repasse le plat. Qu’y a-t-il de plus normal qu’une personne à 91 ans puisse souffrir de bobos, à fortiori de fatigue ? Or, c’est le cas pour le chef de l’Etat camerounais, dont les médecins auraient conseillé un repos. Mais voilà son absence à l’AG de l’ONU, au sommet de la Francophonie a suffi pour inquiéter et faire naître ce qu’il convient finalement d’appeler le syndrome de la clinique genevoise !

Une rumeur à caractère rédhibitoire qui s’explique aussi par un autre : celui de l’après-Biya. Qui pour le remplacer, après cet interminable règne ? Nul ne se risque à parler, et pourtant chacun y pense en se rasant le matin, notamment au sein du RDPC où les couteaux sont hors des fourreaux depuis des lustres ! La santé de Biya est intimement suivie, car consubstantielle à l’avenir du Cameroun. Les après-longs règnes sont forcément chahutés pour ne pas dire plus. En Côte d’Ivoire, au Burkina, au Togo…

Surtout quand on sait que Paul Biya s’est méthodiquement attelé à trancher toutes les têtes des vrais-faux dauphins via des congédiements et même avec l’Epervier du nom de cette opération «Mains propres». Avec son mode de gouvernance, fait de silence, et de secret, Paul Biya dirige le Cameroun de façon éloigné et efficace, si fait qu’un jour Jacques Chirac demandera «Comment Biya fait pour être absent souvent du Cameroun et gouverner».

L’après-Biya demeure une énigme comme l’est le successeur d’Ahmadou Ahidjo et chacun regarde le palais d’Etoudi, avec gourmandise teintée de crainte.

De «successeur» potentiel Hamidou Marafa, qui croupit à la prison de Kondengui devenu quasiment aveugle à Titus Edzoa qui a gouté 2 décennies durant à la vie de bagnard, les prétendants au fauteuil présidentiel se sont faits depuis plus discrets, moins tape-l’œil et surtout moins ambitieux ! Pendant ce temps, Paul Biya reste toujours l’inamovible maître du jeu, à 91 ans dont 42 ans de « biyaisme » à la mécanique redoutable !

La REDACTION

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